Le procureur général du Mali a annoncé des poursuites pour espionnage contre les personnes à l’origine d’un rapport des Nations-Unies accusant l’armée malienne de commettre des violations des droits de l’homme aux côtés de mercenaires russes.
Le Mali veut poursuivre la MINUSMA pour espionnage. L’incertitude grandit davantage sur l’avenir de la mission de maintien de la paix des Nations unies (MINUSMA) au Mali. Après la demande du départ immédiat de tous les soldats de la paix par le ministre des Affaires étrangères Abdoulaye Diop, le Procureur général du Mali s’est saisi du réquisitoire du rapport publié en mai par le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, qui accuse l’armée malienne et le groupe paramilitaire russe Wagner d’avoir tué au moins 500 civils au cours d’une mission aéroportée à Moura au centre du Mali.
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Dans sa déclaration cité par Africanews, le procureur général par intérim Ladji Sara n’a pas occulté les faits des violations des droits de l’homme cités dans le rapport du Haut commissariat des Nations-Unies. Le rapport de l’ONU – sur la base des entretiens avec des témoins et l’analyse de données médico-légales et satellitaires – avait fait état de “fortes indications” d’exécutions sommaires, de tortures et de viols perpétrés par les forces maliennes et étrangères lors du raid de mars 2022.
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La réplique du Mali
Face à ces accusations, le procureur général par intérim a déclaré que les auteurs du rapport sont « tous coauteurs ou complices des crimes d’espionnage, d’atteinte au moral de l’armée ou de l’aviation, de faux et usage de faux, d’atteinte à la sécurité extérieure de l’État, entre autres ». Cette annonce confirme sans doute, la volonté du Mali du Colonel Assimi Goïta de réduire l’implication étrangère dans sa gouvernance. Le chef de la transition depuis qu’il a pris le pouvoir à la suite de deux coups d’État en 2020, a posé des actes inhabituels qui suscitent encore des interrogations dans les rangs des maliens et même à l’extérieur.
Les autorités maliennes, faut-il rappeler, ont expulsé des membres de la presse étrangère et des représentants de l’ONU, limité les opérations de maintien de la paix et renforcé les liens avec le groupe mercenaire Wagner.