Surchauffe au Mali. De nombreuses morgues sont confrontées à des chaleurs suffocantes qui provoquent un flux important de décès. Ces derniers, majoritairement âgés de plus de 60 ans et souffrant de maladies chroniques, ont succombé à la chaleur accablante. À titre de comparaison, en avril 2023, seulement 130 décès avaient été enregistrés pour l’ensemble du mois. Cette année, le Mali bat des records mondiaux de températures pour le mois d’avril, avec des pics atteignant 48,5 degrés Celsius à Kayes, à l’extrême ouest du pays, le jeudi 4 avril.
Ladji Dibatéré, propriétaire d’une entreprise de pompes funèbres, est aux premières lignes pour témoigner de cette situation alarmante. Il constate une nette augmentation du nombre de décès et affirme que les morgues sont débordées. Les coupures de courant régulières compliquent encore davantage la situation, car la plupart des morgues de Bamako ne sont pas équipées de groupes électrogènes pour conserver les corps. Ladji Dibatéré raconte avoir dû faire le tour de plusieurs structures de santé pour trouver de la place, avant de devoir conserver le corps à la maison faute de solution adéquate.
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L’approvisionnement en électricité instable
Cette situation désastreuse est également vécue dans les hôpitaux, où l’approvisionnement en électricité est instable. Ladji Dibatéré déplore le manque de respect envers les défunts, laissant les corps se détériorer faute de moyens adéquats pour les conserver dignement. Le docteur Boubacar Niaré, secrétaire général adjoint du syndicat des médecins, partage cette inquiétude et souligne le besoin urgent de personnel et d’infrastructures adaptées pour faire face à l’afflux de décès.
Les coupures de courant affectent également les services d’urgence, de maternité et de chirurgie, mettant en danger la vie des patients. Le docteur Niaré exprime des craintes quant à la résolution rapide de ce problème et appelle à des mesures urgentes pour garantir des soins de santé adéquats dans les hôpitaux du Mali.