Mali: les pour et les contre se confirment à la veille du référendum

Mohamed Fousso
Lecture : 4 min
Un Malien, résident en Côte d'Ivoire, lit un exemple du projet de Constitution soumis à un référendum le 18 juin, ici à Abidjan, le 11 juin 2023. © Sia Kambou / AFP

Au Mali, les populations semblent divisées sur le référendum prévu pour dimanche 18 juin 2023. Appelés aux urnes pour approuver ou rejeter une nouvelle Constitution soumise par la junte au pouvoir, les maliens mitigés sur la question.

 

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Un référendum contesté dans un pays en crise. Ce vote est une première organisé au Mali dirigé depuis août 2020 par les autorités de transition. Ce pays est plongé dans une profonde crise multiforme, sécuritaire, politique et économique. C’est une étape incontournable censée conduire à un retour des civils à la direction des affaires en mars 2024, en vertu des engagements pris par les militaires eux-mêmes. De fortes incertitudes subsistent à 9 mois du terme annoncé sur la place qu’occupe l’actuel numéro un, le colonel Assimi Goïta, et les militaires dans le Mali de demain.

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Dimanche, les Maliens se prononceront à partir de 8H00 (locales et GMT) sur le projet constitutionnel à l’aide de bulletins verts pour le oui et rouges pour le non. Les résultats seront disponibles dans les 72 heures qui suivent. En faveur de cette réforme qui doit pallier aux insuffisances de la Constitution de 1992, les autorités se sont beaucoup investies. Cette constitution a été désignée comme un facteur de la faillite de l’Etat face à la multitude des crises, l’expansion jihadiste, la pauvreté, la ruine des infrastructures ou encore le délabrement de l’école.

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Les doutes sur la constitution Goïta

La Constitution proposée par les autorités militaires, renforce le pouvoir des forces armées en mettant en exergue la “souveraineté”. En vrai, depuis son arrivée au pouvoir, la junte a prôné la rupture avec l’ancienne puissance dominante française ainsi que la lutte contre la corruption, associée à l’ancien régime. Elle légitime les autorités traditionnelles et rehausse le statut de la multitude des langues nationales.

Le Colonel Goïta candidat?

Elle est aussi paradoxale parce qu’elle renforce également le pouvoir du Président tout en prévoyant l’amnistie pour les auteurs de coups d’Etat antérieurs à sa promulgation. De plus, le doute plane sur une éventuelle candidature du Colonel Goïta à la présidentielle, en dépit des engagements initialement pris par les colonels de ne pas se présenter.

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Quid du référendum?

La position des maliens semble bien mitigée sur le référendum. Surtout que selon l’histoire du pays, il n’est généralement pas dans l’habitude du Malien de voter. Depuis 1992, on dépasse rarement les 30 % de participation”, rappelle Abdoul Sogodogo, spécialiste en sciences politiques. Les observateurs jugent acquise la victoire du “oui”. La majeure partie de la population affirme par ailleurs, que les présidents issus des régimes démocratiques ne brillent pas forcément.

Les partisans de la réforme misent sur la forte popularité prêtée au colonel Goïta et aux autorités dites de transition. «Certains acteurs présentent ce référendum comme un soutien à la transition, ce qui fait que le débat sur le contenu est occulté», souligne Abdoul Sogodogo.

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