Hamadoun Bah, figure syndicale du Mali, a été libéré de la maison d’arrêt de Bamako le lundi 10 juin, après avoir été détenu pendant cinq jours pour des accusations de « faux et usage de faux » dans un conflit syndical interne. Son incarcération, dénoncée par le Synabef (syndicat des banques et assurances) et l’UNTM (Union Nationale des Travailleurs du Mali) comme une atteinte à la liberté syndicale, a déclenché une mobilisation sans précédent.
En réponse à ce qu’ils considéraient comme une arrestation abusive, les syndicats ont lancé une grève de cinq jours, paralysant les banques et les stations-service à travers le pays. La pression exercée par ce mouvement a joué un rôle crucial dans la libération de Bah, mais ce n’est pas le seul facteur déterminant. Le président de transition, le Colonel Assimi Goïta, est également intervenu directement, en contactant un plaignant et le ministre de la Justice. Cette implication présidentielle a été soulignée par Yacouba Katilé, secrétaire général de l’UNTM, qui a remercié Goïta pour son intervention rapide et décisive.
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Cette libération, bien que saluée comme une victoire pour les libertés syndicales et d’expression, soulève des questions importantes sur l’indépendance du système judiciaire malien. L’intervention directe du président de transition dans une affaire judiciaire met en lumière les défis persistants auxquels est confronté l’appareil judiciaire du Mali.
La mobilisation syndicale et la libération d’Hamadoun Bah montrent la force des syndicats au Mali, mais aussi les limites de l’indépendance judiciaire dans un contexte où les autorités politiques peuvent exercer une influence déterminante. Cette affaire rappelle la nécessité de renforcer l’autonomie de la justice pour assurer une véritable démocratie et protéger les droits fondamentaux de tous les citoyens.