Treize villageois tués par l’armée à Niamana, dans le centre du Mali. Les témoins rapportent que l’armée malienne est arrivée dans le village aux alentours de 13-14h le lundi. Face à cette arrivée, certains habitants ont été pris de panique et ont tenté de fuir, mais ils ont été la cible de tirs des soldats. Pour ceux qui sont restés dans le village, un sort encore plus tragique les attendait, certains étant égorgés par les militaires, précise le média français. Le bilan est lourd : au moins treize hommes ont perdu la vie. Leurs corps gisant au sol ont été filmés avant d’être rapidement enterrés le même après-midi.
Ce triste bilan a été confirmé par une source sécuritaire malienne à Bamako, soulignant que l’armée, en collaboration avec le groupe Wagner, mène actuellement des opérations d’envergure dans la région.
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Des témoignages et des inquiétudes
Des témoignages précédents provenant d’habitants et de professionnels de la sécurité font état de patrouilles et d’incursions militaires dans les villages de la région de Nara-Mourdiah depuis deux à trois semaines. Cette zone est devenue le théâtre d’affrontements fréquents entre l’armée malienne et les militants djihadistes du Jnim, affiliés à Al-Qaïda, qui ciblent notamment les camps militaires maliens.
Selon ces mêmes sources, plusieurs dizaines de personnes auraient été tuées dans le cadre de ces opérations militaires. En outre, des soldats auraient trouvé la mort le 1er mai dans l’explosion de leur véhicule sur une mine. Malgré les sollicitations, l’armée malienne n’a pas répondu aux demandes de commentaires de RFI.
Dans un communiqué daté du 2 mai, l’état-major avait précédemment annoncé avoir neutralisé plusieurs terroristes et saisi des armes, des motos et du matériel lors d’une mission de reconnaissance offensive dans la région de Nara.
Il convient de rappeler que cette tragédie survient dans un contexte déjà marqué par une autre exécution sommaire. Le 26 janvier dernier, l’armée malienne et le groupe Wagner avaient été accusés d’avoir sommairement exécuté 25 villageois désarmés à Welingara/Wuro-Ferro, à quelques kilomètres seulement de Niamana.