Le Maire de Konna, Ousmane Kampo, connu sous le pseudonyme de « Naba » a été enlevé dans son champ. Survenu le dimanche 25 mai 2025, cet enlèvement porterait la signature du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Jnim), affilié à al-Qaïda.
Dans le centre du Mali, la situation sécuritaire ne cesse de se dégrader. Dimanche dernier, alors que le maire travaillait dans son champ de riz en pleine préparation de l’hivernage, des hommes armés ont fait irruption. Sans ménagement, ils l’ont enlevé. Pour l’heure, aucune revendication officielle n’a été émise, mais tout porte à croire qu’il s’agit d’une action ciblée du Jnim, qui continue d’imposer sa loi sur une large partie du centre du Mali.
Konna, à l’instar de nombreuses localités de la région de Mopti, avait pourtant conclu un accord local avec le Jnim l’année dernière. Ces ententes, réalisées sous la surveillance tacite des autorités et de l’armée malienne, imposent aux populations des règles strictes : paiement de l’impôt, fermeture des écoles publiques, port du voile pour les femmes et du pantalon court pour les hommes.
La nouvelle stratégie des djihadistes
En contrepartie, les jihadistes leur laissent un semblant de liberté de mouvement et d’activités agricoles. Mais, selon des habitants et des élus locaux, cet équilibre précaire ne tient pas toujours. « Il y a des hauts et des bas », confie l’un d’eux à RFI, laissant entendre que l’enlèvement du maire découle de ces tensions permanentes.
Ce n’est pas la première fois que le Jnim enlève des notables ou des représentants de l’État, tels que des préfets, des sous-préfets ou même de simples enseignants. Les victimes sont parfois exécutées, retenues durant des années, ou libérées à l’issue de négociations discrètes impliquant souvent des rançons. Le rapt du maire Ousmane Kampo confirme que, malgré la présence de l’armée malienne, les jihadistes continuent de semer de la panique dans ces zones