Le Parti communiste du Bénin (PCB) interroge les justifications du procureur concernant les poursuites engagées contre les personnes interpellées dans les manifestations du 1er mai à Cotonou. Par un communiqué du procureur de la République, en date du lundi 6 mai 2024, l’opinion publique a été informée non seulement de la libération de 52 des 73 manifestants interpellés, mais également de la poursuite de 21 d’entre eux.
Selon les résultats des investigations citées par le procureur, ces derniers étaient impliqués dans un attroupement non armé et auraient été recrutés dans des quartiers de Cotonou dans le but de perturber l’ordre public. De plus, 21 des manifestants ont été testés positifs à la consommation de cannabis.
LIRE AUSSI : Bénin: Boni Yayi annonce la sortie de son troisième morceau
5 questions brûlantes du PCB au procureur de Cotonou
Le PCB a vertement critiqué les motifs avancés par le procureur pour justifier les poursuites contre ces 21 individus, qualifiant ces arguments de “fallacieux”. En réponse, le parti a adressé plusieurs questions directes au procureur :
- Où et comment la justice a-t-elle pu établir que ces personnes, se rendant à une marche pacifique et arrêtées dans leurs bus, ont été recrutées pour troubler l’ordre public ?
- Le trouble à l’ordre public a-t-il connu un début d’exécution par des gens arrêtés dans leur bus ?
- N’a-t-on pas vu dans ce pays des gens accusés d’empoisonnement de chef d’État acquittés par la justice pour non-début d’exécution du crime ?
- A-t-on besoin d’être “travailleur” pour se rendre à une manifestation de commémoration de la fête du Travail et une marche pacifique contre la faim et la vie chère ?
- Pourquoi et de quel droit un test urinaire est-il utilisé comme prétexte ?
Selon Kassa Mampo, secrétaire général de la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (CSTB), à l’initiative de la marche du 1er mai, les 21 manifestants toujours en garde-à-vue seront présentés à nouveau au procureur le mercredi 8 mai 2024.