Massacre de Mandakao au Tchad : un accord de réconciliation signé entre les Ngambaye et Fulbé

Touré Soulémane
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Une délégation du gouvernement tchadien échange avec les communautés suite aux massacre de Mandakao

Un protocole d’accord a été conclu pour restaurer la paix dans le Logone Occidental et le Mayo-Kébbi Ouest, après les violences meurtrières du mois de mai dernier.

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La Tchad vient de franchir une étape importante dans sa quête de la paix entre les communautés. En effet, les peuples Ngambaye et Fulbé ont signé un accord de réconciliation à Mandakao, dans la région du Logone Occidental, pour mettre un terme aux violences communautaires qui ont endeuillé plusieurs localités en mai dernier. L’accord signé le 5 juillet 2025 a été officiellement présenté au chef du gouvernement le 8 juillet, lors d’une cérémonie solennelle.

Ce protocole d’entente vise d’abord à restaurer la cohésion sociale entre deux communautés historiquement en tension. Il intervient après les événements sanglants de Mandakao, qui ont causé plusieurs dizaines de morts, des blessés ainsi que d’importants dégâts matériels, rapporte RFI.

Ensuite, l’initiative a été facilitée par le Haut Conseil de la chefferie traditionnelle, et signée par les chefs traditionnels, chefs de canton Ngambaye et Fulbé ou peulh, ainsi que par les responsables administratifs des deux provinces concernées.

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Si les termes précis de l’accord n’ont pas été divulgués, le général Alain Mbaïomdé Nande, chef de la mission sénatoriale dans la région, a assuré que « les effets se feront sentir rapidement ». Un comité de veille est désormais en place pour suivre la mise en œuvre de l’accord et « alerter les éventuels différends qui troubleraient la quiétude des populations », a-t-il précisé.

Retour à la normale et sécurité renforcée

Dans un contexte encore fragile, le général Nande a lancé un appel au calme. Il affirme que « les populations déplacées peuvent regagner leur domicile » et « reprendre leurs activités agricoles et commerciales normalement ». Il a également annoncé que des forces de défense et de sécurité ont été déployées sur les lieux pour « apaiser les esprits et prévenir toute reprise des troubles ».

Malgré ces mesures, des acteurs locaux appellent à la vigilance, craignant que la paix soit encore précaire tant que les causes profondes des violences ne sont pas traitées de manière structurelle.

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Une affaire encore politique

Il faut rappeler que le massacre de Mandakao est au cœur de l’actualité politique tchadienne. Il est notamment évoqué dans le dossier de l’ancien Premier ministre Succès Masra, accusé d’être à l’origine des tensions malgré ses dénégations répétées. Cette affaire continue d’alimenter les divisions politiques dans le pays.

Cet accord de paix, bien que porteur d’espoir, marque le début d’un processus de reconstruction de la confiance entre communautés. La réussite de cette réconciliation dépendra autant de la volonté des autorités que de l’implication des populations concernées.

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Soulémane Touré, journaliste béninois, diplômé des Sciences de l’Information et de la Communication. En poste à Africaho, je suis dispose d'une solide expérience dans la presse en ligne. Contact : 01 56121216 - sulassanabambitoure@gmail.com
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