Le Groupe d’experts intergouvernemental sur le climat (GIEC) à travers plusieurs rapports indiquant que le dérèglement climatique favorise la montée des eaux, a déduit que de nombreuses villes côtières dans le monde sont menacées. L’étude précise qu’en Afrique, les villes comme Dakar, Grand-Bassam ou encore Cotonou sont fortement exposées.
Capitale économique du Bénin, Cotonou est à nouveau sous la menace de la montée des eaux. Bien que des mécanismes soient enclenchés chaque année par les autorités béninoises pour préserver la ville contre l’érosion côtière, Cotonou tout comme Dakar au Sénégal ou Grand-Bassam en Côte d’Ivoire est fortement exposé, renseigne une étude du Groupe d’experts intergouvernemental sur le climat (GIEC).
Une situation préoccupante sur laquelle, Zacharie Souhou éminent océanographe de l’institut de recherches halieutiques océanographiques du Bénin a tiré la sonnette d’alarme. En effet, dans un entretien accordé à Radio France Internationale (RFI), le scientifique a livré ceci : “Si on ne maintient pas les efforts de façon constante, Cotonou ne va plu exister d’ici 50 ans, ou sera repoussée vers le centre”. Monsieur Souhou a indiqué que les activités anthropiques sont les grands responsables du danger qui guette Cotonou.
Selon lui, “Ce sont les hommes qui ont causé ces problèmes. Si on n’avait pas agressé la nature, on n’aurait pas subi des problèmes d’inondations à Cotonou”. L’océanographe regrette que de nombreuses personnes se sont installées de manière anarchique sur les circuits d’eau, perturbant ainsi l’écoulement de l’eau vers l’océan.
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Des propositions pour limiter les dégâts
Face à ce tableau, l’expert fait des recommandations, pas seulement aux dirigeants, mais surtout aux citoyens qui selon lui, entretiennent au quotidien, des comportements qui favorisent cet état de choses. Pour préserver la ville des inondations, Zacharie Zouhou indique que la libération des circuits d’eau est d’une nécessité absolue. Et pour y arriver, il pense qu’il faudra impliquer tous les acteurs de la société afin de faire passer le message.
L’océanographe estime qu’il est aussi important voire impératif, d’axer la réflexion sur de nouvelles approches. Il propose par exemple qu’il soit mis en place, en place une cellule de veille spéciale qui va réfléchir sur le choix de certaines espèces animales comme le castor en tant que partenaire dans la lutte contre l’érosion côtière. Cet animal est considéré comme l’un des mammifères terrestres les plus précieux pour affronter les catastrophes climatiques. C’est un travailleur infatigable qui construit de petits bassins de rétention d’eau à l’aide de barrières de branches et de bois.
L’expert recommande de même, que les populations continuent d’être sensibilisés et qu’au besoin, des mécanismes juridiques soient actionnés pour pour sanctionner les récalcitrants. La sensibilité de cette question nécessite donc un traitement particulier des autorités béninoises pour sauver Cotonou et éviter une érosion côtière qui sera dévastatrice.