Une nouvelle page pour les namibiens, le président est décédé pendant qu’il recevait des soins médicaux. Il a rejoint sa dernière demeure avec à ses côtés Monica Geingos, son épouse et ses enfants. Il était hospitalisé après la découverte de cellules cancéreuses dans son organisme. En 2014 déjà, il s’est battu contre un cancer de la prostate. En 2023, c’était une lutte assortie d’une opération de l’aorte. L’équipe médicale a fait de son mieux avec des efforts énergétiques précise le communiqué : “malheureusement le président Geingob est décédé”.
La présidence appelle au calme et à la sérénité le temps que le gouvernement prennent les dispositions, préparatifs et autres protocoles d’État nécessaires. Des annonces sont prévues dans les prochaines heures ou les prochains jours. En attendant, Nangolo Mbumba, jusque là premier ministre, devient président par intérim de la Namibie.
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« Un éminent serviteur du peuple »
Le président par intérim Nangolo Mbumba salue la mémoire d’un « éminent serviteur du peuple, une icône de la lutte de libération, l’architecte en chef de notre constitution et le pilier de la maison namibienne ».
« Aujourd’hui, l’Afrique du Sud se joint au peuple de notre pays frère, la Namibie, pour pleurer le décès d’un dirigeant, patriote et ami de l’Afrique du Sud … [ Il ] était un vétéran de la libération de la Namibie du colonialisme et de l’apartheid. Il a également eu une grande influence dans la solidarité manifestée par le peuple namibien envers le peuple sud-africain afin que nous puissions être libres aujourd’hui », a déclaré le président sud-africain, Cyril Ramaphosa.
Sur X, Samia Suluhu, la présidente tanzanienne, se dit « profondément attristée d’apprendre le décès du président Geingob, un frère cher, un vénérable panafricaniste et un grand ami de la Tanzanie ».
Le russe Vladimir Poutine parle d’un “homme formidable” qui a oeuvré “au développement de relations amicales entre la Russie et la Namibie“.
Pour sa part le chancelier Olaf Scholz dit que l’Allemagne a perdu un « partenaire qui s’est engagé dans le processus de résolution de l’histoire coloniale allemande avec une grande ouverture“.
« Geingob, le vétéran de la libération de la Namibie du colonialisme et de l’apartheid »
Il a vu le jour le 3 août 1941 à Otjiwarongo, alors sous tutelle de l’Afrique du Sud. Il a eu plusieurs casquettes au sein de la South West Africa People’s Organization (SWAPO). Le 21 mars 1990, le pays devient indépendant et Geingob devenait premier ministre. Il occupe cette fonction jusqu’en 2002. Prochain portefeuille, la vice-présidence en 2007 et en 2012. Ministre du commerce, il est de nouveau premier ministre jusqu’en 2015 année à laquelle il est élu président.
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Au cours de sa gouvernance, il a été grand artisan du Plan de Prospérité Harambee (HPP). Lequel plan recherche la prospérité namibienne. C’est une planification et des opportunités de croissance avec pour base : la gouvernance efficace, l’avancement économique, la progression sociale, le développement des infrastructures et les relations internationales et coopération. Pacifique, il a mené des actions pour la fin de l’apartheid qui régnait encore en Afrique du Sud. Pour ses luttes, il a passé 27 ans en exil au Botswana et aux États-Unis.
Réélu à la tête de la Namibie, Hage Geingob devait achever son mandat cette année. L’homme s’en va à 82 ans.