Au Niger, le ministère de l’Intérieur a annoncé ce week-end, via un message radio adressé aux gouverneurs, que seules les associations et ONGs ayant publié leurs états financiers de l’année précédente sont autorisées à poursuivre leurs activités.
Niger : vague de suspensions au sein des ONG et associations
Une large vague de suspensions touche les organisations humanitaires et les associations de développement au Niger. Dans un message publié par le ministère de l’Intérieur samedi, de nouvelles dispositions ont été fixées aux associations et ONGs. Selon ce message consulté par Africaho, ce sont environ 140 organisations — dont près de 60 ONG internationales et 75 associations nationales qui sont en règle. Elles ont publié leurs rapports au Journal officiel pour l’exercice 2024 et peuvent continuer leurs interventions.
Toutes les autres ONGs et associations sont suspendues jusqu’à nouvel ordre. Elles disposent désormais d’un délai de 60 jours pour se mettre en conformité. Le ministère ne fournit pas de chiffres précis, mais plusieurs sources humanitaires estiment qu’un très grand nombre de structures sont concernées. Fin 2024, les autorités recensaient plus de 300 ONG internationales et plus de 3 000 associations nationales dans le pays.
D’après de nombreux observateurs, cette décision risque par conséquent d’aggraver les difficultés déjà rencontrées sur le terrain. Les humanitaires, confrontés à des zones d’accès restreint, s’appuient souvent sur des partenaires locaux pour maintenir leurs programmes. Leur mise à l’arrêt pourrait par ailleurs ralentir ou interrompre plusieurs interventions essentielles.
Faut-il le souligner, le message du ministère de l’Intérieur intervient dans un contexte où les autorités nigériennes exigent un contrôle accru du secteur associatif. Un forum tenu en octobre à Tillabéri avait déjà mis en avant la nécessité d’un encadrement plus strict des ONG et associations opérant dans le pays.
