Dans un entretien accordé à la BBC en hausa, Abdulsalami Abubakar, ex-président du Nigeria et chef de la médiation de la Cédéao qui s’est rendue au Niger, a fait une confidence sur sa rencontre avec les putschistes à Niamey. Il évoque le refus catégorique à tout retour au pouvoir du président renversé le 26 juillet, Mohamed Bazoum.
Mohamed Bazoum à nouveau président au Niger, de l’histoire ancienne au Niger? Abdulsalami Abubakar explique que c’est bien le cas; en tout cas pour les putschistes qui lui ont pris le pouvoir le 26 juillet dernier à l’issue d’un coup d’Etat à Niamey. En effet, le chef de la médiation de la Cédéao, revenant dans un entretien accordé une interview à la BBC en langue hausa, sur la substance des échanges que lui et la délégation dépêchée à Niamey ont eus avec le Général Abdourahamane Tiani et ses hommes, explique les avoir notamment trouvés fermés à tout retour au pouvoir du président renversé le 26 juillet, Mohamed Bazoum.
Au cours des échanges qui ont duré trois heures, renseigne-t-il, un point semble cependant impossible à aborder avec le CNSP malgré leur ouverture manifeste au dialogue: celui du retour au pouvoir du président renversé. Dans son entretien, le chef de la médiation de l’organisation sous-régionale explique que le Général Tiani « a souligné qu’ils ont déjà destitué le président Bazoum et que la question de son retour au pouvoir ne sera pas possible. Ils ont dit qu’ils ne le feraient pas, qu’ils ne ramèneraient pas Bazoum au pouvoir, mais qu’ils seront prêts à négocier sur toute autre chose. »
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Deux demandes particulières des putschistes
Dans leur ouverture au dialogue, les militaires ont particulièrement formulé deux demandes: la réouverture des frontières et la reprise de l’alimentation en électricité. Car, relèvent-ils, même en temps de guerre, il y a de l’humanité à autoriser les médicaments dans le pays, fait savoir Abdulsalami Abubakar. L’émissaire de la Cédéao estime par ailleurs que la proposition d’une transition de trois ans est quelque chose de positif car, rappelle-t-il, au début, le CNSP ne voulait pas négocier du tout. « Ils auront une réponse de Tinubu », assure l’émissaire, au sujet de l’actuel président du Nigeria et patron en exercice de la Cédéao.
Les Chefs d’Etat de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest ne se sont pas encore revus après cette médiation effectuée samedi 19 aoùt à Niamey. Le président en exercice Bola Tinubu, et les présidents nigérian, ivoirien, sénégalais et béninois qui sont d’ailleurs pour une intervention militaire visant à rétablir Mohamed Bazoum dans ses fonctions présidentielles, ne se sont pas prononcés à nouveau depuis lors. Alassane Ouattara, Macky Sall et Patrice Talon pourraient éventuellement renoncer à l’opération militaire envisagée et travailler à la libération du président déchu qui devient ainsi, leur ex-homologue.