Niger: les autorités militaires divisées sur l’expulsion de certains ambassadeurs?

Mohamed Fousso
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Lors d’une manifestation en soutien à la junte militaire au pouvoir au Niger, à Niamey, le 30 juillet 2023. AFP

Le Général Tiani et ses hommes prennent davantage des mesures incisives vis-à-vis de la France. En effet, un mois à peine après l’éviction du président Mohamed Bazoum, la junte au pouvoir au Niger a ordonné, vendredi 25 août, à l’ambassadeur français dans le pays, Sylvain Itté, de « quitter le territoire nigérien sous quarante-huit heures » et annonce sa décision de lui « retirer [son] agrément ».

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A travers une lettre du ministère des affaires étrangères nigérien envoyée au Quai d’Orsay, les militaires justifient cette demande par « le refus de l’ambassadeur de répondre à l’invitation du ministère » à Niamey, la capitale, pour un entretien, et par « d’autres agissements du gouvernement français, contraires aux intérêts du Niger ». D’autres pays comme les États-Unis, l’Allemagne, le Nigeria et la Côte d’Ivoire seraient également dans le collimateur de la junte.

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D’après RFI, la junte nigérienne a aussi pris la décision d’expulser, outre l’ambassadeur de France, les représentants de ces quatre pays. Le média français rapporte d’ailleurs que c’est le chef du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie, le général Tiani, qui était personnellement à la manœuvre. Les dispositions administratives auraient même été déjà prises. Les courriers à adresser au ministère des affaires étrangères de chacun de ces pays, auraient été retenus au dernier en raison d’un avis contraire émis par de hauts cadres militaires autour du Général Tiani.

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En effet, ces derniers craignent que le Niger s’isole en mettant ainsi, un terme à sa coopération bilatérale avec toutes ces Nations. « Il faut continuer à prendre nos distances vis-à-vis de la France, mais ne pas couper au même moment avec les autres pays occidentaux, car ils ont des intérêts au Niger et nous avons besoin d’eux », a déclaré l(un de ces hauts gradés cités par RFI.

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La France dénonce l’inéligibilité des putschistes 

Seule finalement concernée, la France a aussitôt réagi au courrier de Niamey.  Le ministère des affaires étrangères français a rejeté cette demande, estimant que « les putschistes n’ont pas autorité » pour une telle requête. « L’agrément de l’ambassadeur éman[e] des seules autorités légitimes nigériennes élues », a également expliqué le Quai d’Orsay à l’Agence France-Presse (AFP).

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