Alors que les autorités américaines et nigériennes semblaient avoir omis de respecter les procédures légales établies pour de telles collaborations, la question des intérêts du Niger dans la coopération bilatérale avec les Etats-Unis reste sans réponse. Le peuple souverain du Niger a le droit de se demander où se situent véritablement ses intérêts dans cet accord relatif au statut du personnel militaire et civil américain sur son territoire.
Les préoccupations soulevées sont légitimes. En remplaçant un accord formel par une simple note verbale, où sont les garanties des intérêts nationaux du Niger ? Les Américains refusent-ils de partager des informations vitales sur les bases des terroristes qui menacent le Niger quotidiennement ?
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De plus, la coopération semble déséquilibrée, avec le Niger devant assumer les coûts des taxes pour les avions militaires américains stationnés sur son territoire, sans aucun remboursement. Contrairement à d’autres pays comme Djibouti, où les États-Unis paient des frais de location élevés pour leurs bases militaires, le Niger ne bénéficie pas de compensation financière adéquate.
La violation des principes de non-ingérence dans les affaires intérieures et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes est également alarmante. Les États-Unis dictent-ils les ennemis du Niger ? Cette coopération a-t-elle vraiment été bénéfique pour le Niger, ou était-ce simplement un marché de dupes?
La dénonciation de cet accord par le CNSP signifie un changement radical dans la politique étrangère du Niger, affirmant fermement sa souveraineté et ses intérêts nationaux. Comme l’a souligné le général des brigades Abdourahamane Tiani, chef de l’État, “nous ne sommes les tapettes de personne.”