Au Niger, le général Abdourahamane Tiani a promulgué la Charte de la Refondation. Ce texte fondateur, qui redéfinit l’organisation du pouvoir, s’accompagne de la dissolution des partis politiques et de la libération de plusieurs détenus. Une série de mesures qui bouleversent l’échiquier politique du pays.
Lors d’une cérémonie officielle tenue mercredi, le président de la transition politique au Niger, Abdourahamane Tiani, a promulgué la Charte de la Refondation, un document structurant qui lui confère un mandat présidentiel de cinq ans. Selon les informations rapportées par Télé Sahel, ce texte introduit de nouveaux principes de gouvernance, notamment l’obligation de soumettre à référendum toute implantation de bases militaires étrangères et la révision des règles d’exploitation des ressources naturelles afin de garantir leur bénéfice prioritaire au peuple nigérien.
Dans la foulée, Tiani a signé deux ordonnances. La première, particulièrement radicale, acte la dissolution de l’ensemble des partis politiques, une décision inédite qui s’inscrit dans le cadre du processus de transition amorcé après le coup d’État du 26 juillet 2023. Cette mesure, qui bouleverse le paysage politique nigérien, vise, selon le pouvoir en place, à éviter des divisions internes et à reconstruire une scène politique assainie.
Tiani fait une promesse au peuple nigérien
Par ailleurs, dans un geste perçu comme un signe d’ouverture, le chef de l’État a ordonné la libération de plusieurs détenus et condamnés, répondant ainsi aux recommandations des Assises de la Refondation. « Le pardon et la réconciliation auxquels nous appelons ne peuvent s’opposer aux aspirations légitimes des Nigériens à la justice », a-t-il déclaré.
S’exprimant devant les représentants des forces vives de la nation, Tiani a exhorté ses concitoyens à faire preuve d’unité face aux défis actuels. « Plutôt que de nous perdre dans des divisions inutiles, nous devons mobiliser nos forces et faire front commun », a-t-il martelé. Le président a également évoqué la lutte contre la corruption comme un pilier de sa politique. Il a promis qu’il n’y aurait « ni chasse aux sorcières, ni impunité, ni protection politique ».