Des milliers de jeunes Nigérians ont envahi les rues ce jeudi pour protester contre la crise économique la plus sévère que le pays ait connue depuis une génération. Les forces de sécurité ont réagi en dispersant les manifestants avec des gaz lacrymogènes dans plusieurs villes.
À Abuja, un tribunal avait ordonné mercredi que les manifestations soient limitées à un stade spécifique. Néanmoins, des policiers ont été observés en train de tirer des gaz lacrymogènes pour disperser une foule rassemblée à proximité de la Villa présidentielle. Des incidents similaires ont eu lieu dans les États de Bauchi et de Borno, dans le nord-est du pays, déjà touchés par des conflits. Les autorités n’ont pas encore confirmé le nombre d’arrestations.
Les fonctionnaires nigérians, souvent accusés de corruption, bénéficient de salaires parmi les plus élevés d’Afrique, contrastant fortement avec une majorité de la population vivant dans la pauvreté et la faim. Cette disparité est accentuée par le fait que, malgré sa position en tant que principal producteur de pétrole du continent, une grande partie des Nigérians souffre de conditions de vie précaires.
Les routes ont été bloquées dans plusieurs régions par des manifestants ou des forces de sécurité mobilisées durant la nuit, après plusieurs jours de mobilisation contre le gouvernement du président Bola Tinubu. Certains groupes ont également organisé des manifestations de soutien au leader nigérian.
Les organisations de défense des droits de l’homme et les activistes s’inquiètent d’une possible répression des manifestations. Human Rights Watch a exprimé des préoccupations quant à une « inquiétante volonté de réprimer la dissidence », craignant une répression violente similaire à celle observée lors des manifestations contre les brutalités policières en 2020 ou la récente vague de violence au Kenya liée à la hausse des taxes.
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L’activité économique paralysée ?
Jeudi, de nombreuses entreprises ont fermé leurs portes, redoutant des troubles similaires à ceux du passé. Les manifestants, brandissant des pancartes, des cloches, et le drapeau vert et blanc du Nigeria, ont exprimé leurs revendications, appelant au rétablissement des subventions pour le gaz et l’électricité, dont la suppression a entraîné une augmentation des prix de nombreux biens.
« Les gens en ont assez et sont en colère parce que nous méritons mieux », a déclaré Jude Sochima, un manifestant à Abuja. Bien que les manifestations étaient initialement prévues pour durer dix jours, Omoyele Sowore, ancien candidat à la présidence et organisateur de la protestation, a affirmé qu’elles se poursuivraient jusqu’à satisfaction des revendications.
Les manifestants ont également exprimé leur frustration face aux crises sécuritaires meurtrières dans le nord du pays, que Tinubu avait promis de résoudre durant sa campagne. Quatorze mois après son entrée en fonction, les crises sécuritaires et économiques persistent, et se sont même aggravées dans certains cas, selon les statistiques officielles.
Avec une population de plus de 210 millions de personnes, le Nigeria est également l’un des pays les plus touchés par la faim. Le gouvernement peine à créer des emplois, et les difficultés économiques sous Tinubu, qui avait promis un « nouvel espoir » lors de son entrée en fonction en mai 2023, sont attribuées à une inflation record et aux politiques économiques du gouvernement, ayant affaibli la monnaie locale par rapport au dollar.
Sur le site http://www.travail.gouv.bg nous ne retrouvons pas la liste des rejets or il est indiqué par madame la ministre de consulter ce site pour retrouver les insuffisances des documents qui font que bon nombre de dossiers sont rejetés