Ouganda : après 40 ans au pouvoir, Yoweri Museveni s’enlise dans le rêve d’un septième mandat

Paul Danongbe
3 Min Read
Yoweri Museveni, Président de l'Ouganda.

Le président ougandais Yoweri Museveni a confirmé, samedi 28 juin, son intention de se porter candidat à un septième mandat lors de l’élection présidentielle prévue en janvier prochain. S’il ravit les rangs du pouvoir, ce nouvel épisode de longévité politique est accueilli avec amertume et résignation par l’opposition.

Ad imageAd image

Âgé de 80 ans, Yoweri Museveni dirige l’Ouganda depuis près de quatre décennies. Dans un message publié sur le réseau social X, il a indiqué avoir officialisé sa candidature auprès de son parti, le Mouvement de résistance nationale (NRM). Ce dernier, majoritaire, a déjà modifié la Constitution à deux reprises pour lui permettre de se maintenir au pouvoir.

Une candidature qui certes, est sans surprise, mais provoque déjà de l’indignation à bien d’égards. Du côté du parti présidentiel par exemple, la candidature ne fait pas débat. « Les gens s’y attendaient et beaucoup l’approuvent », affirme Enoch Barata, directeur des services juridiques du NRM. Il insiste sur les ambitions de Museveni : « Ce n’est pas le temps passé au pouvoir qui compte, mais le projet. Le président veut diversifier l’économie et renforcer la lutte contre la corruption. »

L’opposition entre colère et résignation

Face à cette annonce, le principal parti d’opposition, la National Unity Platform (NUP), dénonce une mascarade démocratique. « À chaque mandat, il promet que c’est le dernier, et à chaque fois, il revient », s’indigne David Lewis Rubongoya, secrétaire général du parti. Il évoque une jeunesse frustrée, confrontée au chômage, à la pauvreté et à une corruption endémique.

Lire aussi :  Togo : internet coupé et dispositif militaire renforcé pour étouffer la contestation contre le régime de Faure

Le leader du NUP, Bobi Wine, a déposé sa propre candidature le 25 juin. Pour ses partisans, une élection libre donnerait inévitablement la victoire à l’opposition. « Nos militants sont arrêtés, enlevés, certains sont toujours détenus. Mais on ne peut pas abandonner », ajoute Rubongoya, alors qu’un autre opposant de longue date, Kizza Besigye, est actuellement emprisonné dans l’attente de son procès.

TAGGED:
Share This Article
Leave a Comment

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *