Portés disparus depuis le 1er octobre à Kampala, Bob Njagi et Nicholas Oyoo, membres du Mouvement Free Kenya ont été enlevés par des hommes armés. Des ONG pointent la responsabilité de l’État ougandais et réclament leur libération immédiate.
Kenya : des organisons de ma société civile montent au créneau après l’enlèvement de deux militants des droits humains en Ouganda
L’inquiétude ne faiblit pas au Kenya. Bob Njagi et Nicholas Oyoo, deux défenseurs des droits humains, sont introuvables depuis leur enlèvement présumé en Ouganda. Selon RFI, ils se trouvaient dans une station-service de la banlieue de Kampala lorsque plusieurs hommes armés et masqués les ont forcés à monter dans un véhicule.
Depuis, plus aucun signe. Leur disparition provoque une vive réaction dans la société civile kenyane et ougandaise. Des ONG comme Amnesty International, Vocal Africa et la Société kényane du droit accusent les autorités ougandaises de les détenir en secret.
« Nos camarades sont détenus par le gouvernement ougandais, dans une prison militaire », affirme Felix Wambua, coordinateur du Mouvement Free Kenya. Il demande des explications claires : « Pourquoi ont-ils été arrêtés ? Est-ce un crime de s’associer à un opposant ? »
Les deux militants venaient de rejoindre la campagne présidentielle de l’opposant ougandais Bobi Wine. Ce lien politique pourrait, selon les ONG, expliquer leur arrestation. « La détention au secret de Bob Njagi et Nicholas Oyoo viole la loi ougandaise, qui limite la garde à vue à 48 heures », rappelle Hussein Khalid, directeur de Vocal Africa.
Depuis juillet 2024, au moins sept arrestations transfrontalières ont été signalées en Afrique de l’Est. « Cette tendance renforce une atmosphère de peur dans la région, à l’approche des élections en Tanzanie et en Ouganda », alerte Jennifer Mwiza, d’Amnesty International. Les familles, elles, vivent dans l’angoisse. « On ne sait toujours pas où mon frère se trouve », confie Norbert Ochieng, frère de Nicholas Oyoo. La pression monte pour que la lumière soit faite.