Mémounatou Ibrahima, préésidente du Parlement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest a livré à l’occasion des 25 ans d’existence de l’institution, une déclaration forte qui retrace le chemin parcouru et pose les bases des priorités à venir.
Mémounatou Ibrahima : “25 ans d’un Parlement tourné vers les peuples”
Le Parlement de la Cédéao célèbre ses 25 ans. L’institution parlementaire créée en novembre 2000 à Bamako au Burkina Faso, et aujourd’hui sous la présidence de Mémounatou Ibrahima, députée à l’Assemblée nationale du Togo se sera illustrée par des progrès institutionnels majeurs, mais aussi par des défis persistants pour incarner pleinement l’idéal d’une « Cédéao des peuples ». C’est d’ailleurs ce que reconnait la présidente dans une déclaration parvenue à Africaho.
« À travers ces années, notre Parlement a évolué pour devenir un pilier essentiel de l’intégration régionale, incarnant la voix des peuples ouest-africains », s’est réjouie Mémounatou Ibrahima. Pour elle, le Parlement de la Cédéao depuis sa création s’est affirmée comme un acteur essentiel de l’intégration régionale. Elle cite entre autres, des avancées considérables comme le contrôle démocratique, la défense de la bonne gouvernance et la participation accrue aux actes communautaires.
La présidente du parlement de la Cédéao a particulièrement mis l’accent sur une adoption dont elle est personnellement fière. Il s’agit notamment de l’adoption de l’Acte additionnel de 2016, qui selon elle, a renforcé les prérogatives du Parlement.
Je rêve d’un Parlement acteur du changement, accélérant l’harmonisation des législations nationales, dans le respect de la
souveraineté de chaque Etat et favorisant un espace économique unifié.Mémounatou Ibrahima
Mais pour la présidente, les progrès réalisés ne doivent pas masquer les obstacles qui demeurent. Elle souligne que l’un des défis majeurs reste « la pleine mise en œuvre de notre mandat pour être plus proche des citoyens ». La transition vers l’élection au suffrage universel direct de tous les députés, mesure attendue pour renforcer la légitimité démocratique de l’institution, est qualifiée de « primordiale ». Toutefois, cette avancée soulève des interrogations concrètes, notamment en matière « d’éducation civique adéquate » et de réduction « des inégalités d’accès à l’information.
Face à ces défis, Mémounatou Ibrahima insiste sur la nécessité de « renforcer la coopération inter-institutionnelle au sein de la CEDEAO » et de consolider la diplomatie parlementaire pour « impulser une intégration véritable et tangible ».
En célébrant ses 25 ans, le Parlement de la Cédéao se tourne résolument vers l’avenir. Entre consolidation démocratique, défis sécuritaires et intégration accrue, l’institution régionale entend continuer à porter la voix de millions de citoyens d’Afrique de l’Ouest et à contribuer à la construction d’une communauté forte, unie et résiliente.