À Lomé, capitale togolaise, s’est ouverte ce mardi 6 mai 2025, une réunion délocalisée du Parlement de la CEDEAO sur le transport aérien au sein des pays membres de l’instance sous régionale. Les échanges qui vont se tenir jusqu’au 10 mai, seront conduits par les membres de la Commission mixte Infrastructures, Energies et mines, Agriculture, Environnement et Ressources naturelles.
« Le transport aérien comme moyen d’intégration des peuples ouest-africains : Stratégie de réduction des coûts des billets d’avion », c’est le thème qui rassemble les députés du Parlement de la CEDEAO à Lomé. Pendant cinq jours, les membres de la Commission vont réfléchir sur de nouvelles stratégies visant à redéfinir l’accessibilité au transport aérien dans l’Ouest et le Centre de l’Afrique.
Plusieurs personnalités venues des différents pays membres de la CEDEAO, ont pris part à la cérémonie d’ouverture, tenue ce mardi 6 mai 2025 à l’Hôtel Sarakawa de Lomé. On note entre autres, Mémounatou Ibrahima, présidente du Parlement de la CEDEAO, Dr Sako Mamadou, Co-président de la commission mixte Infrastructures, Ayao Dzreke, 4ème Vice-président de l’Assemblée nationale du Togo et plusieurs parlementaires.
Dans les propos liminaires de son allocution, la présidente du Parlement de la CEDEAO, a d’abord évoqué la pertinence du thème choisi pour cette réunion qui est par ailleurs, la deuxième de l’année 2025. « Les coûts prohibitifs des voyages aériens entre nos pays, qui entravent la libre circulation des personnes et compromettent notre ambition d’intégration régionale », a-t-elle commencé par déplorer.
Selon elle, « le transport aérien est un levier incontournable du développement économique et de l’intégration sous-régionale. Il favorise les échanges commerciaux, stimule le tourisme, renforce les liens culturels et sociaux, et contribue à la croissance de nos économies ». Evoquant l’impact économique du transport aérien en Afrique de l’Ouest notamment, la présidente du Parlement de la CEDEAO note cependant qu’une panoplie de redevances rendent prohibitifs, les coûts des billets d’avion dans l’espace CEDEAO. Mémounatou Ibrahima cite entre autres, les redevances d’atterrissage, les taxes sur les billets d’avion, les taxes de sécurité, les taxes non liées à l’aviation et les revenus provenant des activités commerciales dans l’aéroport. Pour elle, ces taxes freinent malheureusement, un grand vecteur de développement en Afrique de l’Ouest : le tourisme.
Des facteurs justificatifs de cet état de chose
Toujours sur la problématique, la présidente du Parlement de la CEDEAO cite des facteurs. Il s’agit notamment de la fiscalité excessive et des redevances aéroportuaires élevées ; une fragmentation du marché aérien, avec des compagnies nationales opérant de manière isolée plutôt qu’en synergie; un manque d’infrastructures modernes et adaptées aux besoins du transport aérien ; une faible application des accords de libéralisation du ciel africain, notamment la Déclaration de Yamoussoukro. C’est pourquoi dans son discours d’ouverture des travaux de cette réuion, Mémounatou Ibrahima a invité les parlementaires à penser des stratégies qui vont faciliter l’accessibilité aux billets d’avion dans la sous région ouest africaine.
Si nous voulons atteindre les objectifs du troisième pilier de la vision 2050 « Intégration Economique et Interconnectivité » de la CEDEAO, il nous appartient, en tant que représentants des peuples de la CEDEAO et au regard de notre responsabilité dans le processus décisionnel de la Communauté, d’explorer, à notre tour, des solutions viables et durables.
Mémounatou Ibrahima
Un programme de travail meublé par deux exposés
Pour le compte de cette première journée de la réunion, deux principaux exposés ont été présentés. Le premier qui porte par ailleurs sur le programme régional de transport aérien de la CEDEAO a été animé par le Dr Samson Oladele Fatokun, membre la Direction du transport de la Commission mixte Infrastructures, Energie et mines, Agriculture, Environnement et Ressources Naturelles. Des discussions ont ensuite été ouvertes. Plusieurs préoccupations ont par ailleurs, été posées par les députés Ahmed Munir du Nigéria, Mamadou Diomandé de la Côte d’Ivoire, Ahouménou Cécile et Kamel Ouassagari du Bénin, Carlos Alberto Dos Santos du Brésil, Bademba Baldé de la Guinée et Laadi Ayii Ayamba du Ghana pour ne citer que ceux là.
Cette réunion délocalisée de la Commission mixte infrastructures se poursuit jusqu’au 10 mai 2025 et va accoucher sans doute, de recommandations fortes aux États membres et aux institutions compétentes. Ceci, dans le but d’assurer la mise en place d’un cadre favorable à un transport aérien plus accessible.