Présent au sommet de la CEDEAO à Abuja ce 20 juin 2025, le président béninois Patrice Talon a livré un discours sur la nécessité pour l’Afrique de se libérer de l’illusion de l’aide internationale. S’appuyant sur l’exemple des États-Unis, il a appelé les pays africains à une prise de conscience et à un engagement sans réserve pour leur développement autonome.
Face à ses homologues de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), à Abuja, ce 20 juin 2025, le chef de l’Etat Béninois Patrice Talon n’a pas mâché ses mots. Pour le patron du « Nouveau Départ », l’époque de la coopération internationale portée par des idéaux partagés est révolue. « L’aide internationale n’existe plus et n’existera plus », a-t-il lancé, appelant à une rupture nette avec les anciennes logiques de dépendance.
Le président béninois voit dans le comportement économique des États-Unis, particulièrement sous la présidence de Donald Trump, une démonstration de la primauté des intérêts nationaux sur les engagements multilatéraux. « Nous observons le pays le plus puissant du monde défendre ses intérêts au centime près, au mépris de la coopération internationale », a-t-il dénoncé.
Loin de s’en offusquer, Patrice Talon y voit une opportunité pour l’Afrique : celle de se réveiller. « Cette déclaration de guerre commerciale est à la limite un coup de fouet salvateur », a-t-il affirmé. Pour lui, ce signal doit pousser les dirigeants africains à recentrer leurs politiques autour de l’initiative locale, de la productivité intérieure et de la souveraineté économique.
Pour finir, M. Talon a insisté sur un point fondamental : « Le seul moyen pour nous, pour nos populations, de sortir de la pauvreté, est que nous fassions les efforts qu’il faut sur nous-mêmes ».