Le parti d’opposition « Les Démocrates » a tenu, ce dimanche 18 mai 2025, une rencontre avec des journalistes et influenceurs au siège du parti à Cotonou. L’ objectif est d’alerter sur les « irrégularités » du nouveau Code électoral, en particulier l’article 132, jugé discriminatoire à l’approche de la présidentielle de 2026.
Le débat autour du nouveau Code électoral continue de faire couler de l’encre au Bénin. Ce dimanche 18 mai 2025, le parti d’opposition « Les Démocrates » a organisé une séance d’échanges avec les professionnels des médias et influenceurs de la presse nationale. La rencontre, tenue au siège du parti à Cotonou, a été l’occasion pour ses responsables de pointer du doigt plusieurs « irrégularités » contenues dans le Code actuellement en vigueur.
Au cœur des préoccupations figure l’article 132 nouveau, qui fixe les conditions de parrainage des candidats à l’élection présidentielle. Selon le texte, tout candidat doit recueillir le parrainage de 15 % des députés et/ou maires, répartis sur au moins trois cinquièmes (3/5) des circonscriptions électorales législatives.
Pour la formation politique dirigé par Boni Yayi, cette exigence constitue une barrière quasi infranchissable pour l’opposition. « Le parti d’opposition Les Démocrates (LD) dispose exactement de 28 députés, soit le nombre exact requis pour parrainer un candidat. À première vue, cela pourrait permettre au parti de présenter un candidat en 2026, mais il suffirait qu’un seul député des Démocrates soit empêché, contraint à la démission ou empêché de voter, pour faire chuter leur nombre sous le seuil des 28 députés », a expliqué Guy MITOKPE, Secrétaire national à la communication du parti.
De plus, le parti dénonce l’obligation pour les députés et maires de ne parrainer qu’un candidat issu de leur propre parti politique. Une disposition qui, selon Les Démocrates, « empêche tout éventuel soutien externe à un candidat d’opposition indépendant ou dissident ».
Le parti s’appuie par ailleurs sur des comparaisons internationales pour souligner le caractère excessif du seuil de 15 %. « Le code électoral dispose qu’il faut 15 % des parrains, c’est le taux le plus élevé au monde pour les pays où il existe le système de parrainage. En France par exemple, il est de 1,17 %, soit 500 parrains sur 42 600. Au Sénégal, il est de 0,6 à 0,8 % des électeurs, ou de 13 députés sur 165 soit 7,87 % », ont souligné les responsables.
En conclusion, « Les Démocrates » formulent plusieurs propositions pour garantir des élections réellement ouvertes. Parmi celles-ci figurent « la réduction du taux de parrainage à 5 % des élus » et « la liberté totale de parrainage aux parrains, quelle que soit leur appartenance politique ». En outre, le parti suggère d’inclure les élus communaux dans le mécanisme de parrainage présidentiel, « considérant désormais que les maires sont nommés par les partis politiques ».