Au Bénin, Patrice Talon a décrit le profil de nouvel homme politique qu’il a contribué à dessiner à travers les réformes qu’il a mises en œuvre durant ses deux mandats. Face aux députés mardi 23 décembre pour son dernier message sur l’état de la nation, le président sortant a fait une carricature de celui qui “doit être” son successeur.
Patrice Talon : “Il ne suffit pas d’être un harangueur de foule pour nous diriger”
Quel type d’acteur politique doit désormais diriger le Bénin ? Patrice Talon, élu à la tête du pays face à Lionel Zinsou à l’issue de la présidentielle de 2016 en parle après deux mandats de “lourdes et profondes réformes, ndlr”. À l’Assemblée nationale et face aux députés de la neuvième législature, eux aussi en fin de mandat, le successeur de Boni Yayi a d’abord reconnu qu’il n’est pas parvenu à tout faire lui et son gouvernement. “J’ai le regret de ne pas avoir tout réussi”, a-t-il laissé entendre avant de revenir sur les points clés qui constituent selon lui, l’impact positif des reformes politiques pourtant très critiquées par les forces de l’opposition à son pouvoir.
“Depuis bientôt 10 ans, le Bénin a entamé sa mutation et les signes de notre progrès sont visibles par tous. Le miracle, c’est notre nouvel état d’esprit. Il nous fait opérer les changements les plus inespérés. Il nous fait progresser et chacun accepte désormais de consentir les sacrifices et les efforts nécessaires. Il nous rend admirables et suscite la jalousie de certains”, fait savoir Patrice Talon qui se réjouit ainsi de la qualité de l’action publique qu’il a conduite jusque-là. Pour lui, cela ne fait plus l’ombre d’aucun doute que “le Bénin a véritablement trouvé le chemin de son développement”.
Au Bénin, il ne suffit plus d’être harangueur de foules et vendeur d’illusions proclamé acteur politique, pour s’emparer de notre destin commun sans autre projet que d’en jouir seul avec les siens.
Patrice Talon
« Clairvoyance, altruisme, humilité », ce que Talon attend de son successeur
A la tête du Bénin depuis le 6 avril 2016, Patrice Talon est en fin de mandat, conformément aux dispositions de l’article 44 qui stipule en alinéa 5 : « Nul ne peut être candidat aux fonctions de président de la République ou de vice-président de la République s’il a été élu deux fois président de la République et a exercé comme tel deux mandats ».
Ainsi donc, le leader de la rupture passera le témoin en mai 2026. Pour lui succéder dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, déjà à plus de 13 millions d’habitants, deux principaux challengers : Romuald Wadagni, porté par l’ensemble des formations politiques soutenant les actions de Patrice Talon d’un côté; et d’un autre, Paul Hounkpè de la Force Cauris pour un Bénin Emergent.
