Le président de l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP) et ministre d’État, Bello Bouba Maïgari, a officiellement déclaré sa candidature à l’élection présidentielle d’octobre 2025. L’annonce a été faite samedi 28 juin, à l’issue d’une réunion du comité central de son parti tenue à huis clos dans la capitale camerounaise.
Bello Bouba Maïgari annonce sa candidature à la présidentielle qui va se tenir dans quelques mois au Cameroun. Le ministre qui à travers cette annonce, marque ainsi la rupture avec Paul Biya avec qui il a preuve de fidélité pendant près de trois décennies. Faut-il le rappeler, depuis 1997, l’UNDP soutenait le président sortant et le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) dans le cadre d’une alliance au sein de la majorité présidentielle.
« À l’appel des différents intervenants, avec l’approbation de l’organe compétent – le comité central –, j’ai accepté d’être candidat à la prochaine élection présidentielle d’octobre 2025 », a déclaré Bello Bouba devant la presse. C’était à la fin d’une réunion du bureau central de son parti samedi, rapporte RFI.
Cette prise de position intervient dans un contexte de recomposition politique dans les régions du Nord Cameroun. En moins d’une semaine, deux formations influentes issues de ces zones, le FSNC d’Issa Tchiroma et l’UNDP, ont dénoncé leurs alliances passées avec le RDPC. Tchiroma a d’ailleurs annoncé sa démission du gouvernement.
Une candidature qui suscite déjà des réactions
L’annonce tombée dans l’opinion publique a diversement été appréciée au sein de l’opinion publique. Selon le politologue Aboya Endong Manassé, cette candidature pourrait changer la donne : « Si Bello Bouba maintient sa décision jusqu’au scrutin, cela va permettre au président Paul Biya de se mesurer à l’un de ses anciens alliés dans le Grand Nord, un bastion électoral stratégique qu’il n’a pas affronté depuis 1992. »
Au sein de l’UNDP, la candidature de Bello Bouba est accueillie avec enthousiasme. Plusieurs responsables cités par RFI estiment qu’elle pourrait rapprocher la direction du parti de sa base, longtemps désabusée par le soutien inconditionnel à Paul Biya.
« Cette décision crée un rapprochement entre la base et la direction du parti, éloignées depuis longtemps par notre alignement sur le RDPC », estime Maïdadi Saidou, secrétaire national à la communication de l’UNDP. Pour Nathalie Yaptieu, membre du comité central, cette candidature est porteuse d’espoir : « Nous sommes très confiants. Nous avons un grand électorat. Et nous restons ouverts à la collaboration avec d’autres partis de l’opposition. »
Vers une démission du gouvernement ?
Jusqu’à l’instant où le ministre annonçait sa candidature, Bello Bouba Maïgari n’a pas encore quitté ses fonctions gouvernementales. Toutefois, de nombreux observateurs s’attendent à une démission dans les jours à venir, afin de clarifier sa posture vis-à-vis du pouvoir en place. Il pourrait le faire par conséquent dans les prochains pour se délier de toute responsabilité avec Paul Biya qui lui-même ne s’est pas encore clairement prononcé sur son intention de briguer ou non un énième mandat.