À trois mois de l’élection présidentielle, le débat enfle au Cameroun sur une nouvelle candidature de Paul Biya. Tandis que le gouvernement temporise, le parti au pouvoir, par la voix de Jacques Fame Ndongo, assure que le chef de l’État est bel et bien candidat. Une déclaration qui fait apparaître une rare divergence au sommet de l’État.
« Il est candidat », martèle le RDPC. Invité de RFI, Jacques Fame Ndongo, porte-parole du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) et ministre d’État, a levé le voile : « Le président national du RDPC est le candidat du parti à l’élection présidentielle. Il est le candidat et je le dis de manière catégorique».
Ainsi, se référant à l’article 27 des statuts du parti, il affirme que Paul Biya est d’office candidat, sans besoin de congrès ni de procédure supplémentaire : « Nos statuts sont clairs… je ne sais pas qu’il y ait un autre président national du RDPC », a-t-il insisté.
Des contradictions au sein du gouvernement
Cependant, cette certitude affichée entre en contradiction avec la position du gouvernement. Le même jour sur RFI, René-Emmanuel Sadi, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, tempère : « C’est du 50/50». Une divergence qui suscite interrogations sur une possible cacophonie au sommet de l’État. Jacques Fame Ndongo minimise : « Il n’y a aucune cacophonie. L’un parle pour le gouvernement de la République, l’autre pour le parti au pouvoir », précisant qu’il s’exprime uniquement au nom du RDPC.
Alors que le président Paul Biya n’a pas encore officiellement annoncé sa candidature, le RDPC l’affirme déjà avec certitude. « Le président est maître du temps présidentiel », conclut Jacques Fame Ndongo, laissant entendre que l’annonce formelle viendra en temps voulu. En attendant, l’opinion publique camerounaise reste suspendue à une déclaration officielle qui tranchera définitivement entre ambiguïté gouvernementale et assurance partisane.