Présidentielle en Côte d’Ivoire : Gbagbo et Thiam exigent la refonte de la CEI et un dialogue national

Casimir Vodjo
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Gbagbo et Thiam

À quelques mois de l’élection présidentielle d’octobre 2025, les deux principales forces d’opposition ivoiriennes, le PPA-CI de Laurent Gbagbo et le PDCI de Tidjane Thiam, ont annoncé la création d’un front commun. Il s’agira pour ce front, en priorité, d’exiger la réintégration des candidats exclus, une réforme de la Commission électorale et l’ouverture d’un dialogue politique.

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Dans une déclaration conjointe rendue publique le jeudi 19 juin 2025, le Parti des peuples africains, Côte d’Ivoire (PPA-CI) et le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) ont annoncé la mise en place d’un « front commun ». Une alliance de circonstance née de l’exclusion de plusieurs figures de l’opposition du processus électoral en cours, dont les anciens présidents Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié, ainsi que Tidjane Thiam.

Selon les deux partis, cette initiative vise à « mutualiser leurs forces pour relever les défis liés au processus électoral ». Lors de la conférence de presse, Tidjane Thiam, en exil depuis plusieurs mois, a dénoncé via visioconférence un climat électoral vicié : « Si rien n’est fait, nous allons vers une élection qui n’aura aucune légitimité ni crédibilité. ». Le front commun exige notamment la réintégration des leaders inéligibles, mais aussi la réforme de la Commission électorale indépendante (CEI), perçue comme déséquilibrée, et l’ouverture d’un dialogue politique inclusif.

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Cette démarche rappelle les revendications portées par la Coalition pour l’alternance pacifique (CAP-CI), une plateforme de partis d’opposition lancée en février. Toutefois, le PPA-CI de Laurent Gbagbo n’en fait pas partie, du fait de tensions persistantes avec certaines figures, notamment Simone Ehivet Gbagbo, ex-épouse du fondateur du PPA-CI.

« Je ne me tairai pas face à ces dérives »

Laurent Gbagbo a profité de l’occasion pour attaquer frontalement le président sortant, Alassane Ouattara, candidat annoncé à un quatrième mandat : « Ce n’est plus la démocratie si l’on empêche les autres de concourir au pouvoir. Je ne me tairai pas face à ces dérives. ». À travers son mouvement citoyen « Trop c’est trop », Gbagbo entend mobiliser l’opinion contre ce qu’il qualifie de retour déguisé au parti unique.

Du côté du pouvoir, on réfute toute motivation politique. Le porte-parole du RHDP, Kobenan Kouassi Adjoumani, a rappelé que les exclusions résultent de décisions de justice, et non d’une manœuvre présidentielle : « Ce que nous refusons, c’est que l’on fasse du viol de nos textes une règle. »

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