A quatre mois de la présidentielle de 2025 en Côte d’Ivoire, un candidat a saisi le Conseil constitutionnel pour contester la nationalité ivoirienne du Chef de l’Etat Alassane Ouattara. Une autre bataille juridique qui s’ouvre alors que le leader du RHDP maintient encore le flou sur sa candidature à la prochaine présidentielle.
Le président d’Alternative Nouvelle Génération (ANG) et candidat déclaré à la présidentielle de 2025, Dr Ousmane Camara a saisi le Conseil constitutionnel pour dénoncer une « illégalité constitutionnelle » persistante au sommet de l’Etat de Côte d’Ivoire.
Dans sa requête, il pointe l’absence de preuve officielle de renonciation à la nationalité burkinabè par le président ivoirien Alassane Ouattara. « Aucune preuve publique de renonciation à la nationalité burkinabè n’a jamais été fournie par Monsieur Ouattara depuis 1985, date à laquelle il commence à bénéficier de la nationalité ivoirienne », a déclaré Dr Camara lors d’une conférence de presse organisée à Abidjan.
Le cas Tidjane Thiam refait surface !
Le candidat s’appuie notamment sur un communiqué du FMI datant de 1984, mentionnant la nationalité burkinabè de Ouattara. A l’en croire, Tidjane Thiam a été écarté du processus électoral pour des motifs similaires. « Tous les Ivoiriens naissent libres et égaux en droit. Ce qui a été appliqué à Gbagbo (la rigueur de la loi) et à Thiam (l’article 48) doit l’être aussi à Ouattara. La loi ne peut être à géométrie variable », a-t-il martelé.
« Nous attendons que le Conseil constitutionnel dise le droit, exclusivement le droit. Nous ne sommes pas dans une logique de conquête personnelle du pouvoir, mais dans une exigence de vérité constitutionnelle », a ajouté l’opposant. Au cœur des crises politiques ivoiriennes depuis plusieurs années, la nationalité ivoirienne d’Alassane Ouattara n’a jamais cessé de susciter des débats.