Le général Mamadi Doumbouya, chef de la transition en Guinée, sera candidat à la présidentielle du 28 décembre 2025. Le dirigeant a attendu les toutes dernières heures du délai légal, ce lundi 3 novembre à 23h59, pour déposer son dossier à la Cour suprême.
Guinée : le général Mamadi Doumbouya entre en campagne présidentielle, malgré les critiques
C’est désormais officiel. Mamadi Doumbouya est candidat à la présidentielle du 28 décembre prochain en Guinée. Arrivé à la tête du pays le 5 septembre 2021 à la suite d’un coup d’Etat contre Alpha Condé, alors président élu, le Colonel devenu général a déposé sa candidature lundi à la Cour suprême. En effet, apparu en fin d’après-midi sur le parvis de la Cour suprême, vêtu d’un boubou blanc, Doumbouya a déposé son dossier sous haute escorte avant de regagner son véhicule blindé, salué par une foule de partisans enthousiastes, rapporte RFI.
S’il confirme ainsi sa candidature, il fait cependant rappeler que l’ex allié militaire d’Alpha Condé avait martelé et insisté qu’il ne se présenterait à aucune élection en Guinée. Le 15 novembre 2021 précisément, soit deux mois après sa prise de pouvoir, Mamadi Doumobouya rassurait encore nos confrères de RFI, de sa disponibilité à rendre le pouvoir aux civils. « Ni moi ni aucun membre de cette transition ne sera candidat à quoi que ce soit. […] En tant que soldat, nous tenons beaucoup à la parole donnée. », avait-il pourtant dit.
Après quatre années environs passées à la tête de la transition, il se dédit et fait exactement ce qu’il avait lui-même promis ne pas faire. Dès l’annonce de sa candidature, son entourage comme ses soutiens ont affirmé d’ailleurs qu’il répond à « l’appel du peuple ».
Parjure, confiscation du pouvoir… l’opposition alerte
Désormais dans la peau d’homme de conquête politique, Mamadi Doumbouya semble bien critiqué par l’opposition guinéenne. Face à cette entrée en lice, d’ailleurs annoncée dans une ferveur populaire visiblement bien orchestrée, les partis et forces politiques d’opposition en Guinée crient au parjure et à la confiscation du pouvoir. Les Forces vives de Guinée, qui regroupent notamment les principaux partis d’opposition (UFDG, RPG, UFR, MoDeL) et plusieurs mouvements citoyens, dénoncent un revirement du chef de la junte, qui avait pourtant promis de ne pas briguer le pouvoir. « Tout le monde l’avait vu venir, mais c’est un triste jour pour la démocratie », a réagi depuis son exil européen Ibrahima Diallo, l’un de leurs leaders sur sa page Facebook.
En tout, une dizaine d’autres candidats se sont déclarés à cette élection présidentielle, parmi lesquels Lansana Kouyaté, ancien Premier ministre, et Ousmane Kaba, ex-ministre des Finances. Le scrutin se déroulera en revanche sans les grandes figures de la classe politique — Alpha Condé, Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré — empêchées pour des raisons d’âge, de résidence ou de détention.
