Le système de parrainage des candidats retenu dans le cadre de la présidentielle en Mauritanie est contesté par les forces d’opposition dans le pays. Ce mercredi 8 mai, plusieurs prétendants à l’élection présidentielle de 2024 ont manifesté devant le Parlement dans la capitale à Nouakchott. En effet, le rassemblement dénonce le système de parrainage actuel, qui exige la signature d’une centaine de conseillers municipaux, dont 5 maires. Les protestataires estiment que ce système favorise les partis de la majorité présidentielle, largement représentés lors des dernières élections municipales, en leur permettant de contrôler le processus de sélection des candidats.
Selon Nourdine Mohamedou, candidat du parti En avant la Mauritanie, ce système favorise la mainmise du parti au pouvoir sur la plupart des mairies, rendant pratiquement impossible pour l’opposition d’obtenir les parrainages requis. Il souligne que sur 238 communes, le parti État monopolise 230 mairies, laissant seulement 8 aux partis de l’opposition. Cette situation rend l’obtention des parrainages difficiles pour de nombreux candidats de l’opposition.
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La liberté des conseillers municipaux remise en cause
Seyidna Ali Khouna, représentant de l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz, dénonce également des pratiques qui entravent la liberté des conseillers municipaux et des maires dans le processus de parrainage. Il mentionne notamment l’application de critères imposés par les partis au pouvoir et l’abus de pouvoir de certains préfets qui refusent de valider les formulaires de parrainage.
Ces accusations sont fermement contestées par Mohamed Biha, secrétaire exécutif du parti Insafe, qui rappelle que le code électoral actuel a été élaboré après des négociations avec les partis de l’opposition. Il affirme que les élus conservent leur pleine autonomie décisionnelle et que des critères ont été suggérés pour prioriser les parrainages, mais sans empêcher les candidatures légitimes. Il souligne également que son parti parraine déjà plusieurs candidats de l’opposition, démontrant ainsi son ouverture à la diversité politique.
À ce jour, trois candidats ont déposé leur dossier pour l’élection présidentielle du 29 juin, dont le président actuel, Mohamed Ould Ghazouani, le candidat du principal parti d’opposition Tawassoul, Hamadi Ould Sid’ El Moctar, et Biram Dah Abeid, ancien candidat à l’élection présidentielle de 2019.