Dans un entretien accordé à RFI, l’ancien président du Bénin, Nicéphore Soglo, a exprimé ses inquiétudes quant à la situation politique du pays. Il a appelé le président Patrice Talon à libérer tous les prisonniers politiques en 2025 et à permettre le retour des opposants en exil.
Interrogé sur son ouvrage « Vers le miracle béninois : l’épreuve du pouvoir et de la démocratie », Nicéphore Soglo a dressé un bilan critique de la gouvernance béninoise depuis son départ du pouvoir. Il déplore notamment le recul des libertés publiques et l’arrestation de plusieurs figures de l’opposition. Lors de cet entretien accordé à RFI, il a appelé à la libération des personnalités politiques emprisonnées, citant en particulier Réckya Madougou et le professeur Joël Aïvo.
L’ancien chef d’État a également plaidé pour le retour des opposants en exil, à l’image de son propre fils, Léhady Soglo, condamné à dix ans de prison. « Cette année, on doit libérer tous les prisonniers politiques sans exception », a-t-il insisté, s’adressant directement à Patrice Talon. Selon lui, il est primordial que le président actuel prenne cette décision afin de préserver la stabilité et la démocratie béninoise.
En vue de l’élection présidentielle de 2026, Nicéphore Soglo reste confiant dans la capacité du peuple béninois à « rebondir ». Toutefois, il affirme que les prisonniers politiques devront être libérés et les exilés devront rentrer avant cette échéance afin de garantir un scrutin plus inclusif. Lorsqu’on lui demande si Patrice Talon respectera son engagement de quitter le pouvoir à la fin de son mandat, Soglo répond avec fermeté : « Je suis persuadé que s’il ne le quitte pas, il aura choisi son destin. »
Avant Soglo, l’ancien président de l’Assemblée Nationale du Bénin, Adrien Houngbédji s’est aussi adressé au chef de l’Etat Patrice Talon. Il a plaidé pour une décrispation de la situation politique avec notamment, la libération des prisonniers politiques et le retour des exilés. « Ma conviction forte est qu’il faut sortir les prisonniers, ceux qui sont en exil, il faut qu’ils reviennent. J’en appelle à ce que nous nous retrouvions sous l’arbre à palabre. C’est comme ça que nous avons réussi la conférence. », a déclaré Adrien Houngbédji lors d’une cérémonie des vœux devant ses militants le 2 février dernier.