Dans un communiqué en date du mercredi 22 janvier 2025, le collectif des avocats de l’homme d’affaires béninois, Olivier Boko et de l’ex-ministre, Oswald Homeky sont montés au créneau. Ceci, après la sortie du procureur spécial de la CRIET sur la composition de la cour dans ce procès. Ils dénoncent « une gestion biaisée du dossier depuis l’enquête préliminaire ».
Le procès de l’homme d’affaires béninois Olivier Boko et de l’ex-ministre Oswald Homeky, ouvert le 22 janvier 2025, se poursuit. Dans un communiqué publié mercredi, le collectif de la défense a soulevé des vices juridiques après la sortie du Procureur Spécial de la CRIET, Mario Mètonou.
D’abord, les avocats des accusés ont dénoncé une irrégularité concernant la composition de la chambre de jugement, qui ne comptait que trois juges au lieu de cinq, en violation flagrante des dispositions légales prévues par le Code de procédure pénale et la loi portant création de la CRIET. Cette situation a conduit les défenseurs à qualifier l’ensemble de la procédure de « biaisée » depuis l’enquête préliminaire.
Ensuite, les avocats ont également exprimé des doutes sur l’impartialité de la juge-présidente, Christelle Adonon, pointant des éléments objectifs qui selon eux, remettent en question son objectivité. Face à ces irrégularités, la défense a pris une décision rare, mais ferme : se déconstituer en tant qu’avocats des accusés, refusant de cautionner une procédure qui viole les droits fondamentaux de leurs clients.
Des manœuvres dilatoires selon le Procureur Spécial
En effet, en réponse à ces accusations, le Procureur spécial près la CRIET a accusé les avocats de recourir à des manœuvres dilatoires et à du chantage. Cependant, la défense a réfuté ces accusations en soulignant une tentative de désinformation, notamment sur l’interprétation erronée de la loi par le procureur, qui aurait délibérément modifié le texte de l’article 6 de la loi n°2020-07 pour discréditer leur position.
Au-delà de ces vices procéduraux, la défense met en lumière les conditions de détention inhumaines subies par Olivier Boko et Oswald Homeky, notamment un isolement total de 24 heures sur 24, et dénonce une série de violations des droits de la défense, telles que des restrictions illégales sur l’accès aux avocats et des décisions judiciaires suspectes. Cette situation soulève des questions cruciales sur l’équité et la transparence du système judiciaire béninois.
Par ailleurs, dans le communiqué, les avocats ont réaffirmé leur engagement en faveur de l’État de droit et d’une justice transparente. Ainsi, ils appellent à une révision de la procédure pour garantir un procès équitable et respectueux des principes fondamentaux de la justice.