Alors que le procès pour tentative de coup d’État présumée au Bénin entre dans une phase critique, les prévenus Olivier Boko et Oswald Homeky ne se sont toujours pas dotés de nouveaux avocats. Face à cette situation, le procureur de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) a demandé à poursuivre les débats en l’absence de la défense.
L’audience de ce lundi, dans le cadre du procès pour complot contre l’autorité de l’État, corruption d’agents publics et faux certificat, s’est ouverte dans un climat tendu. Olivier Boko et Oswald Homeky, deux anciens proches collaborateurs du président Patrice Talon, n’ont toujours pas présenté de nouveaux avocats, malgré l’expiration du délai de cinq jours accordé par la cour lors de la dernière audience.
Pour rappel, leurs avocats précédents s’étaient retirés dès la première audience, dénonçant ce qu’ils considéraient comme des violations des lois en vigueur. Lors de l’audience du jeudi dernier, les prévenus avaient alors sollicité un délai de 15 jours pour désigner une nouvelle équipe de défense. Toutefois, la cour avait réduit ce délai à cinq jours, estimant qu’une prolongation compromettrait le bon déroulement des débats.
Le ministère public insiste sur la poursuite des débats
Face à cette impasse, le procureur de la Criet Mario Mètonou a plaidé ce lundi pour la poursuite des débats, même en l’absence des avocats des prévenus. « Madame la présidente, vous pouvez bien poursuivre les débats, sans la présence des avocats (…). L’absence des défenseurs n’est pas du fait du ministère public, ni de la cour », a-t-il déclaré.
La présidente de la cour a décidé de suspendre l’audience pour 10 minutes afin de délibérer sur cette requête. Une décision clé est donc attendue à la reprise des travaux.
Alors que l’audience est sur le point de reprendre, l’incertitude demeure totale quant à l’issue de cette journée décisive dans le procès Boko-Homeky. Une chose est sûre : cette affaire continue de polariser l’opinion publique et de poser des questions sur la justice et l’État de droit au Bénin.