Au septième jour du procès sur la disparition de Pierre Urbain Dangnivo, les témoignages se sont heurtés à une série de contradictions. À la barre, un témoin affirme avoir reconnu l’accusé comme l’un des auteurs du vol de sa moto en août 2010. Mais les dates et documents de procédure sèment le doute.
Le procès autour de Pierre Urbain Dangnivo, disparu depuis août 2010, se poursuit devant la justice béninoise. Au Tribunal de première instance de Cotonou ce jeudi, la séance a été marquée par l’audition de Dame Yvonne Nanlimin, qui a livré un témoignage entaché de contradictions temporelles.
Appelée à la barre en fin de matinée, le témoin, aujourd’hui revendeuse, relate un braquage survenu dans la nuit du 9 août 2010 à Womey, alors qu’elle rentrait d’une étude biblique. Elle décrit avec précision l’attaque, affirmant que deux individus armés l’ont agressée et emporté sa moto, avant qu’un des malfaiteurs ne soit retrouvé par les riverains et remis à la police. Devant le tribunal, elle désigne formellement l’accusé principal, ALOFA, comme l’un des agresseurs.
Des incohérences relevées…
Mais très vite, des incohérences apparaissent. Le ministère public, tout comme la défense, soulève un point : les procédures judiciaires associées au vol de moto semblent porter le même numéro que celles d’un autre dossier impliquant le sieur Montchewanou David. Trois écritures différentes, trois affaires distinctes, mais un seul numéro de dossier : le 179.
La défense, représentée par Maîtres Julien Aplogan et Théodore Zinflou, conteste également la chronologie présentée. Si ALOFA a été arrêté le 23 août selon les procès-verbaux, comment expliquer que le témoin affirme avoir vécu l’agression le 9 août ? Le juge Guillaume Laly n’a pas manqué de poser la question centrale : « Qui faut-il croire dans cette affaire ? » Une interrogation lourde de sens, qui souligne le flou autour de certains éléments clés du dossier.
Face à ces divergences, Maître Olga Anassidé de la partie civile demande à ce que Montchewanou David soit convoqué à la barre pour éclaircir la situation et qu’une copie complète de la procédure relative au vol de sa moto soit versée au dossier. L’objectif est de faire la lumière sur une possible confusion judiciaire susceptible d’affaiblir la solidité de l’accusation ou de la défense.