Le procès autour de la disparition de Pierre Urbain Dangnivo a connu une nouvelle audience ce mercredi 19 mars 2025 au tribunal de Cotonou. Au cœur des débats, le Colonel Firmin Boko, président de la commission d’enquête mise en place en 2010, a été appelé à la barre pour témoigner sur les investigations menées à l’époque.
Dès 10h28, ce mercredi, le tribunal de Cotonou a repris ses audiences avec l’annonce par le président du tribunal de mesures d’instruction complémentaires devant durer trois semaines. À 11h21, le Colonel Firmin Boko a prêté serment et est revenu sur la mise en place de la commission d’enquête, le 1er septembre 2010, suite à la disparition de Pierre Urbain Dangnivo.
Selon son témoignage, les premières investigations avaient permis d’interpeller Codjo Alofa, principal accusé, ainsi qu’une femme avec laquelle Dangnivo aurait eu des derniers échanges. Il a également révélé le rôle d’un témoin clé, le Camerounais Evouna Prizo, qui aurait vu Alofa et d’autres suspects en possession du véhicule de Dangnivo.
Des contradictions relevées
Tout au long de son audition, le Colonel Boko a été confronté à des contradictions avec les déclarations du Colonel Koumassegbo, ancien chef de la sécurité présidentielle. Alors que Boko affirme que la commission d’enquête s’était rendue une fois dans le bureau du Colonel Koumassegbo, ce dernier avait nié les avoir jamais reçus lors de son audition précédente. De même, des doutes persistent quant à l’implication de Donatien Amoussou, présenté comme ayant fourni la substance qui aurait servi à endormir la victime.
Interrogé sur les modalités d’exhumation du corps de Dangnivo à Womey, le Colonel Boko a confirmé que c’est Alofa qui avait indiqué l’emplacement, mais il a concédé que l’absence d’un rapport toxicologique rendait certaines conclusions fragiles.
Audience suspendue, la suite le 8 avril
Face aux incertitudes et aux divergences relevées, le tribunal a ordonné des mesures d’instruction complémentaires. Le procureur de la République a estimé qu’il lui faudrait deux à quatre jours pour finaliser les instructions et deux semaines pour en obtenir les résultats. Ainsi, l’audience a été suspendue et reportée au mardi 8 avril 2025.
Le procès Dangnivo, qui tient en haleine l’opinion publique béninoise depuis plus d’une décennie, continue de révéler des zones d’ombre. L’attente se prolonge donc avant de faire la lumière sur une affaire qui demeure une véritable énigme judiciaire.