Au Bénin, le procès de Carlos Adohouannon poursuivi dans l’affaire de disparition de 4 milliards à la Direction Générale des Impôts (DGI) continue de défrayer la chronique. Après des troublantes dépositions des prévenus mercredi, le ministère public a requis de lourdes peines contre les prévenus dont 30 ans à l’encontre de l’ex-régisseur.
Carlos Adohouannon risque 30 ans de prison. Le procès relatif aux 4 milliards de francs CFA disparus à la DGI a repris mercredi 22 janvier 2025, avec la déposition des principaux prévenus. Au centre des débats, la famille Salanon, dont les membres ont fourni des témoignages accablants.
D’abord, Gisèle Salanon, la sœur de Blaise Salanon, un féticheur de renom et ancien technicien de radio, a expliqué comment son frère l’avait sollicitée pour récupérer de l’argent dans son coffre-fort pendant son incarcération. « Mon frère Blaise m’a appelée pour me dire d’aller récupérer de l’argent dans son coffre-fort et de m’en occuper en attendant son retour. Il m’a demandé de payer les avocats et de garder le reste en sécurité« , a-t-elle déclaré devant la cour.
La plaque du véhicule de Carlos Adohouannon modifiée
De son côté, Marc Salanon, un autre membre de la famille, a révélé avoir changé la plaque d’immatriculation du véhicule de Carlos Adohouannon, l’ex-régisseur de la DGI, et l’avoir caché chez lui pendant que ce dernier était en fuite. « Oui, j’ai changé la plaque du véhicule de Carlos et je l’ai caché chez moi pendant qu’il était recherché. C’est ma sœur Gisèle qui m’a demandé de le faire », a-t-il confirmé. En effet, Romains Awessou, un autre impliqué dans l’affaire, a corroboré cette version en affirmant que Gisèle Salanon lui avait remis un sac d’argent en lui disant qu’il contenait des documents, avant que Marc ne cache la voiture de Carlos chez lui.
Lors de ses réquisitions, le ministère public a évoqué, des références philosophiques de Karl Marx et des proverbes fons pour appuyer l’ampleur de l’affaire, soulignant l’abandon de poste de Carlos Adohouannon. La DGI avait porté plainte auprès de la Brigade Économique et Financière (BEF) après la disparition de plus de 4 milliards de francs CFA.
Ce que révèlent les investigations
Les investigations ont révélé que la maison de l’ex-régisseur était enregistrée au nom de Blaise Salanon, une figure influente ayant des liens avec plusieurs personnalités africaines, telles que l’ancien président de la Guinée, Dadys Camara, et l’ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo.
Blaise Salanon a été interpellé avec d’importantes sommes d’argent en liquide, un passeport et un billet d’avion. Il a appelé sa sœur Gisèle pour qu’elle se charge de l’argent, qu’elle a ensuite remis à leur frère Marc pour le cacher. Le procureur, Armand Donald Hounguè, a souligné les liens « poussés » entre Carlos Adohouannon et Blaise Salanon, sur fond de croyances religieuses.
« Blaise Salanon ne veut pas assumer le lien qui l’unit à Carlos Adohouannon, alors que sa femme lui avait dit que l’opulence avait commencé à partir de 2017 », a précisé le procureur. Ainsi, selon Libre Epress, le ministère public a requis 30 ans de prison l’ancien régisseur de la Direction Générale des Impôts.