Le parti Les Démocrates est prêt à retirer sa proposition de loi d’amnistie en faveur des personnalités politiques ayant des démêlés avec la justice. Ce changement de cap a été annoncé par Nourénou Atchadé, député et Vice-président du parti.
Loi d’amnistie : Les Démocrates prêts à retirer leur proposition pour une mouture consensuelle avec la majorité
Le parti Les Démocrates réitère son appel en faveur d’une loi d’amnistie avant la fin du second mandat du président Patrice Talon. Au contact des militants et sympathisants du parti Les Démocrates à Za-Kpota dans le Zou, Nourénou Atchadé, Deuxième Vice-président du parti dit voir à travers la réponse du Chef de l’Etat lors de la rencontre avec la Jeunesse, une ouverture pour une amnistie en faveur des prisonniers politiques.
Pour baliser le terrain à cette initiative, le président du groupe parlementaire LD assure que son parti est prêt à retirer la proposition de loi déposée à cet effet. « J’interpelle encore mes collègues de la mouvance, même s’il faut retirer la loi d’amnistie déposée par l’opposition, nous allons la retirer et nous allons nous mettre ensemble pour que une nouvelle loi soit faite pour aider nos camarades qui sont en prison et en exil… Nous allons aider également le président Patrice Talon à finir en beauté, puisqu’il a finalement reconnu que le pardon n’est pas une faute, et étant humain, il est possible qu’il ait commis des fautes et qu’il demande pardon au peuple« , a déclaré Nourénou Atchadé.
Une main tendue « tardive » à la majorité parlementaire ?
Introduite à l’Assemblée nationale en 2023 par l’opposition, la proposition de loi portant amnistie au profit des personnalités politiques ayant maille à partir avec la justice est restée lettre morte dans les tiroirs de Louis Vlavonou. En janvier 2024, cette proposition a été rejetée par la commission des lois de la représentation nationale. À l’occasion de la dernière session parlementaire, Nourénou Atchadé avait appelé à dépoussiérer le texte.
Par ailleurs, en proposant le retrait de la proposition de loi afin d’ouvrir la voie à une nouvelle mouture plus consensuelle des forces politiques présentes au Palais des Gouverneurs, la minorité tend enfin la main à la majorité. Et là encore, reste à savoir si elle sera saisie à cinq mois des élections législatives du 11 janvier 2026.
Pour rappel, ce texte devrait profiter, s’il aboutissait, entre autres à l’ancienne ministre de la Justice Reckya Madougou et au professeur Joël Aïvo, condamnés respectivement à 20 et 10 ans de prison par la CRIET. Plusieurs opposants exilés à l’étranger devraient également en bénéficier.