Pour l’Afrique en général et le Bénin en particulier, la Chine représente un exemple de dignité et un refus d’acceptation du statut de victime malgré les secousses de l’histoire qui tant de fois ont tenté de l’humilier en la mettant à genoux. Il y a 65 ans, à l’heure où les pays africains, y compris le Bénin, accédaient à leur indépendance, les défis étaient communs et rien ne présageait que la Chine connaîtrait ce développement spectaculaire seulement en quelques décennies.
Bénin : la modernisation à la chinoise ou l’épopée d’un peuple debout qui inspire le reste du monde
Aujourd’hui, le pays après avoir connu la faim, la misère, des pandémies, plusieurs guerres, notamment les guerres de l’Opium (1839-1860), la guerre civile chinoise (1927-1949), la seconde guerre sino-japonaise (1937-1945) et fait face à un boum démographique qu’il a su transformer en force, contrairement à toutes les prédictions des experts occidentaux qui le condamnaient au sous développement, s’impose comme le premier de la classe en matière économique dans le monde, s’asseyant ainsi à la même table que les États-Unis d’Amérique.
Ce qu’il faut célébrer dans le modèle de réussite chinoise, ce n’est pas d’abord les ponts et les prouesses architecturales de ses gras ciel qui défient les lois de la physique, ce ne sont pas non plus ses accomplissements technologiques spectaculaires, encore moins son modèle économique qui en fait une puissance respectée et incontournable dans le monde. Non. La Chine, c’est plus que tout ça. La Chine, c’est une revanche sur l’histoire, une leçon d’abnégation, de résilience par le travail, c’est une force de transformation irrésistible. Elle semble sans arrogance enseigner au reste du monde une belle leçon de dignité : “la meilleure façon de répondre aux humiliations qu’imposent les déterminants de l’histoire à un peuple, c’est s’autoriser à réussir sans attendre la permission de qui que ce soit”.
Et c’est en cela que la Chine inspire davantage respect aux pays comme le Bénin et d’autres qui ont subi la traître négrière, ensuite la colonisation et aujourd’hui en proie à une mondialisation sauvage. La Chine a refusé de se complaire dans son statut de victime pour retrouver sa dignité. Et ce n’est pas sans mal. Derrière ce progrès salué de partout se cache la sueur et même le sang de plusieurs générations de chinois qui ont travaillé à n’en peuvent plus pour donner à la nation du dragon la chance de se relever et de marcher la tête haute.
La Chine aujourd’hui, c’est un taux de croissance en moyenne de 8 à 10% sur ces 30 dernières années. La Chine, c’est le leader mondial dans plusieurs secteurs clés de l’industrie manufacturière, tels que le textile et l’électronique et également les nouvelles technologies comme les panneaux solaires, les bactéries et les voitures électriques grâce à des investissements massifs en R&D et le contrôle de chaînes d’approvisionnement essentielles. Le pays domine aussi le secteur des supercalculateurs, la 5G, l’intelligence artificielle et la biotechnologie.
La Chine aujourd’hui, c’est le développement rapide des technologies militaires avancées, y compris des avions de combat modernes, des sous-marins, et des capacités spatiales. La marine chinoise est déjà la plus importante du monde en termes de nombre de navires et de sous-marins, et continue de construire de nouveaux bâtiments. La Chine, c’est une puissance nucléaire dotée d’un arsenal d’environ 600 têtes nucléaires, se positionnant ainsi dans le club des grandes puissances nucléaires. La Chine, c’est une modernisation dans tous les domaines.
C’est pourquoi, ces 10 dernières années, pour ceux qui regardent ce qui se passe du côté du Bénin, petit pays en termes de superficie, 114 760 km² avec une population estimée à environ 14,8 millions d’habitants en 2025, ils doivent pouvoir lire la volonté de tout un pays à désormais prendre son destin en main par l’effort et le travail, la résolution d’un peuple à répondre à l’appel de ses pères fondateurs à travers son hymne national, “L’aube nouvelle” à se mettre debout.
Non seulement le Bénin et ses enfants sont debout, ils ont entamé leur marche vers le progrès, un peu comme la Chine il y a quelques décennies. Une industrialisation de son économie qui démarre avec une politique de protectionnisme qui empêche que ses produits tropicaux et ses matières premières sortent de manière bruit du pays pour aller créer de l’emploi ailleurs, une mise en place de manière accélérée des fondamentaux comme l’eau, l’électricité, un système de santé en pleine amélioration, un système éducatif en cours de restructuration pour passer à une formation pour des métiers qui connaîtra son pique d’ici quelques années.
Une digitalisation de son portail de services publics, la construction rapide de routes, de ponts et de marchés modernes à travers tout le pays, une valorisation de son patrimoine culturel et touristique comme jamais de par le passé, une croissance soutenue et la crédibilité de la signature du Bénin en Afrique et dans le monde. Oui, on peut le voir, le Bénin s’inspire de ce qui a fait la force de la Chine, de sa volonté à se prendre en charge et à s’imposer au reste du monde. Et même si ça reste encore des pas hésitants, le Bénin suit la même trajectoire à son rythme. C’est, nous semble-t-il, le plus grand gain de la coopération Sino-béninoise pour le Bénin.