Des pluies diluviennes ont provoqué lundi 7 avril 2025, des inondations à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo. Le dernier bilan fait état d’au moins trente morts, des dégâts matériels importants et une population livrée à elle-même, entre détresse et colère.
La capitale congolaise est méconnaissable. Des quartiers entiers engloutis sous une « eau boueuse ocre », des maisons détruites, des routes impraticables. Les images du chaos sont en à la Une de la presse congolaise ce mardi 8 avril.
En effet, selon RFI, le journaliste Jérémie Asoko décrit dans Forum des As une ville à l’arrêt. « Kinshasa, ville en apnée, noyée sous un ciel d’encre… La vie s’est arrêtée net. Ce ne sont pas les klaxons ni les cris des enfants qui éveillent les rues, mais le clapotis menaçant de l’eau qui s’infiltre, qui envahit, emporte tout sur son passage » écrit le site. Face à l’urgence, la solidarité s’organise. La même source indique que, « des jeunes du quartier, torse nu et pieds nus dans l’eau sale, secourent les plus vulnérables ».
Ainsi, ils « improvisent des radeaux, transportent des personnes âgées sur leurs épaules », pendant que « des femmes distribuent du pain, du thé chaud ». Mais l’aide est insuffisante. « L’ampleur du désastre dépasse les gestes de bonne volonté. Les appels à l’aide se multiplient, souvent sans réponse », alerte le média.
Entre colère populaire et promesses officielles
Alors que le président Félix Tshisekedi s’est rendu sur place pour constater les dégâts, sa visite a été marquée par l’hostilité de certains sinistrés. MediaCongo.net rapporte les cris d’une habitante. « Papa, tu as laissé tes enfants dans la rue ! », dit-elle. Face à la foule, le chef de l’État a dû répondre aux interpellations sur l’état des « travaux sur la voirie » et sur les « problèmes de caniveaux », soulignant un manque d’entretien criant.
Par ailleurs, ces inondations meurtrières rappellent une réalité récurrente à Kinshasa. « À Kinshasa, les pluies et les inondations font régulièrement des victimes », note MediaCongo, « faute d’entretien et de réseau adéquat, les voies d’évacuation des eaux sont généralement bouchées par des immondices ».