En République Démocratique du Congo (RDC), 527 prisonniers ont été libérés sous liberté conditionnelle de la prison centrale de Makala, souvent qualifiée de « mouroir » par les ONG.
Félix Tshisekedi et son gouvernement poursuivent le désengorgement des milieux carcéraux. Après une première libération de plusieurs détenus il y a quelques mois, 527 prisonniers de la prison Cette libération marque la deuxième vague de réduction de la population carcérale en deux semaines, dans un établissement qui abrite actuellement 15 000 détenus alors qu’il n’était prévu que pour un dixième de ce nombre. Les autorités tentent de désengorger la prison après des rapports de décès dus aux conditions de détention précaires.
Les prisonniers, vêtus de leurs tuniques jaune et bleue, ont quitté la prison dans une atmosphère solennelle. Ils ont promis au ministre de la Justice, Costand Mutamba, de ne pas récidiver.
Gervais, un des libérés, décrit les conditions inhumaines vécues à Makala : « Nous vivons dans des conditions inhumaines. Nous mangeons rarement. Il n’y a pas d’eau dans cette prison, même pour se laver. Il faut aider ceux qui restent. », a-t-il déclaré selon des propos cités par RFI.
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Des mesures pour l’amélioration des conditions de détention
Pour améliorer les conditions de détention, le ministre de la Justice a fait parvenir plus de 2 000 matelas d’un lot de 7 000 prévus. « Les lits sont en fabrication et nous visons à ce que, d’ici la semaine prochaine, plus aucun prisonnier ne soit contraint de dormir par terre. Nous réhabilitons également le Centre de santé de la prison et des pavillons sont en cours de rénovation. Notre objectif est de réduire de moitié la population carcérale et de réhabiliter entièrement l’établissement. »
Cependant, Emmanuel Adu Cole de la Fondation Bill Clinton pour la paix avertit que tout désengorgement serait vain sans une réforme du système judiciaire et une lutte contre les abus des Services de sécurité. « Notre combat porte sur la lutte contre les arrestations arbitraires et les détentions dans les cachots clandestins. Les prisons débordent en raison de ces lieux de détention illégaux où les détenus sont souvent remplacés immédiatement après leur libération. »
Une nouvelle prison est prévue dans la périphérie de la capitale, Kinshasa, pour remplacer Makala, le seul pénitencier civil de la ville.