RDC : Constant Mutamba, du réformateur à l’accusé, quel avenir politique encore possible ?

Paul Danongbe
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Constant Mutamba, ministre congolais de la justice accusé de détournement de deniers publics.

Un an après sa nomination surprise à la tête du ministère de la Justice, Constant Mutamba s’apprête à quitter le gouvernement. Le ministre, mis en accusation par le procureur général près la Cour de cassation pour tentative de détournement de fonds publics, devrait officialiser sa démission dans les prochaines heures.

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Constant Mutamba va quitter ce mercredi, le gouvernement du président Félix Tshisekedi après des accusations de corruption. Au cœur de celles-ci : un marché de gré à gré lié à la construction d’une prison à Kisangani, dans le nord-est de la République démocratique du Congo. L’opération – précise la justice congolaise – aurait impliqué plusieurs millions de dollars de fonds publics, que Mutamba est soupçonné d’avoir tenté de détourner. En réponse, l’Assemblée nationale a donné en effet, son feu vert aux poursuites judiciaires en levant l’immunité du mis en cause.

Mardi, le ministre a été reçu par le président Félix Tshisekedi pour un échange discret de 45 minutes. Aucune déclaration officielle n’a suivi, mais selon des sources proches du dossier, Constant Mutamba aurait informé le chef de l’État de sa décision de se retirer afin de se défendre devant la justice. La loi congolaise impose en effet à tout ministre inculpé de quitter ses fonctions dans un délai de 48 heures. Il lui est désormais interdit de quitter Kinshasa.

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Quel avenir politique pour Constant Mutamba ?

Candidat malheureux à la présidentielle de 2023, Constant Mutamba avait réussi à se faire élire député avant d’être nommé ministre d’État chargé de la Justice en mai 2024. Connu pour son discours intransigeant contre la corruption et sa volonté affichée de réformer le système judiciaire, il s’était rapidement attiré l’hostilité d’une partie du corps judiciaire.

Aujourd’hui, celui qui ambitionnait d’incarner une nouvelle génération politique se retrouve confronté à une justice qu’il disait vouloir assainir. Son avenir politique est désormais suspendu aux conclusions de l’enquête et à une possible comparution devant la Cour de cassation.

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