RDC : des combats éclatent malgré l’accord de désescalade avec l’AFC/M2

Touré Soulémane
3 min
Des populations fuyants les combats à l'Est de la RDC

À peine trois jours après la signature de la déclaration de principes à Doha, les hostilités reprennent sur le terrain à l’Est de la République démocratique du Congo. Il s’agit des affrontements signalés autour de Pinga et Fizi.

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Alors que la République démocratique du Congo (RDC) et le groupe armé AFC/M23 ont signé, le 18 juillet 2025 à Doha, une déclaration de principes visant à désamorcer le conflit à l’Est du pays, des affrontements ont de nouveau été signalés. Selon RFI , des combats ont opposé lundi, des éléments du groupe Wazalendo, alliés des FARDC, aux rebelles de l’AFC/M23 dans plusieurs localités du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.

Au Nord-Kivu, les hostilités ont eu lieu à une quinzaine de kilomètres de la localité de Pinga, dans le territoire de Walikale. Elles ont concerné le groupement de Kisimba, où les membres du Wazalendo, affiliés au groupe armé NDC-R, se sont affrontés à des éléments du M23.

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Plus au sud, dans le territoire de Fizi au Sud-Kivu, d’autres combats ont été rapportés autour du groupement de Basimukuma Sud. Cette fois, ce sont les combattants Twirwaneho, réputés proches du M23, qui se sont heurtés aux forces Wazalendo.

Une désescalade encore très fragile

Ces incidents illustrent la fragilité du processus de désescalade en cours. Pourtant, le texte signé à Doha stipule que le cessez-le-feu doit s’appliquer à toutes les forces impliquées dans le conflit, y compris les alliés des deux parties principales. Ainsi, même si des groupes comme Wazalendo ou Twirwaneho ne sont pas signataires directs de la déclaration, ils sont concernés par ses termes.

Mais sur le terrain, la réalité semble bien différente. Des accusations mutuelles de renforcement des positions circulaient déjà entre Kinshasa et le M23 quelques jours avant la signature de la déclaration selon le média français. Ces tensions persistantes mettent à mal l’objectif affiché d’un arrêt des hostilités.

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Une mise en œuvre floue du cessez-le-feu

Autre point de friction : la date d’entrée en vigueur du cessez-le-feu. Le document signé réaffirme l’engagement pour un cessez-le-feu permanent, avec l’interdiction de toute tentative de conquête ou de modification des lignes de front. Toutefois, il mentionne aussi que les dispositions doivent être mises en œuvre « immédiatement après la signature », et « au plus tard le 29 juillet ».

Ce flou laisse une période d’ambiguïté dans laquelle chaque camp pourrait chercher à consolider ses positions, au risque de compromettre l’accord de Doha dès ses premiers jours.

La reprise des affrontements, malgré l’accord signé, soulève de nombreuses questions sur  le processus de Doha. Tant que les groupes armés alliés ne seront pas clairement intégrés dans une dynamique de désarmement et que les mécanismes de vérification sur le terrain ne seront pas renforcés, le cessez-le-feu risque de rester théorique.

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Soulémane Touré, journaliste béninois, diplômé des Sciences de l’Information et de la Communication. En poste à Africaho, je suis dispose d'une solide expérience dans la presse en ligne. Contact : 01 56121216 - sulassanabambitoure@gmail.com
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