En République démocratique du Congo, le général-major Sylvain Ekenge a été suspendu de ses fonctions de porte-parole des FARDC. Ceci, après des déclarations tenues à la télévision nationale et jugées stigmatisantes.
RDC : Ekenge suspendu du poste de porte parole pour des propos controversés
Le général Sylvain Ekenge est désormais l’ex porte-parole de l’armée congolaise. L’état-major général des FARDC a annoncé qu’il l’a suspendu, après des propos diffusés samedi sur la télévision publique. Le militaire y évoquait une supposée stratégie d’infiltration du Rwanda en RDC, qui pourrait passer, selon lui, par des liens familiaux ou matrimoniaux. Il a cité explicitement les femmes tutsi.
Ces déclarations ont alors été jugées stigmatisantes, dans un contexte déjà tendu avec le groupe armé AFC M23, soutenu par Kigali, dans l’est du pays. Dans un communiqué, l’état-major des FARDC a condamné ses propos « incompatibles avec les valeurs républicaines et les missions constitutionnelles » de l’armée. L’institution précise que ces déclarations ne reflètent ni la position officielle de la RDC, ni celle du président Félix Tshisekedi, ni celle du gouvernement.
Pour l’instant, selon les informations rapportées par rfi, seule la suspension de Sylvain Ekenge a été annoncée. Aucune sanction n’a été décidée contre la télévision nationale qui a diffusé son intervention. Des responsables politiques et des hommes d’affaires issus de la communauté visée ont dénoncé ces propos. Dans la société civile, le mouvement Lucha a été parmi les premiers à demander des sanctions. À l’extérieur, Kigali a aussi réagi. Christine Nkulikiyinka, ministre rwandaise de la Fonction publique, a parlé d’une grave menace pour la paix régionale et affirmé que le Rwanda ne laissera jamais son histoire tragique se répéter.
Toujours selon la même source le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, a évoqué un risque sérieux pour la stabilité régionale, tout en estimant que le général pourrait être écarté. En Europe, le vice-Premier ministre belge et ministre des Affaires étrangères, Maxime Prévot, s’est dit « extrêmement choqué » par ces propos, les qualifiant d’indignes pour un représentant officiel et appelant à rejeter tout discours de haine.
Faut-il le souligner, cette polémique est survenue au lendemain de l’adoption, par le gouvernement congolais, d’une note qui vise à encadrer et harmoniser la parole officielle ans la région des Grands Lacs.