RDC : libération de 1 685 détenus malades à la prison de Makala

Casimir Vodjo
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Prison

Au total, 1 685 détenus gravement malades ont été libérés de la prison centrale de Makala à Kinshasa le dimanche 22 septembre 2024. Cette libération a été effective dans le cadre d’un vaste programme de désengorgement des établissements pénitentiaires du pays.

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Supervisée par le ministre de la Justice, Constant Mutamba, l’opération désengorgement des établissements pénitentiaires de la RDC, a commencé avec la libération de prisonniers atteints de maladies graves, certains nécessitant des soins immédiats. Cette mesure intervient après une série de critiques sur la gestion des prisons, notamment après la mort de près de 150 détenus lors d’une tentative d’évasion présumée au début du mois de septembre. Alors que la prison de Makala accueille près de 15 000 détenus, soit dix fois plus que sa capacité, la situation carcérale en RDC est devenue une priorité pour les autorités.

Entre 14h et 20h, les détenus ont été transportés hors de la prison grâce à des bus fournis par le ministère de la Justice et la société d’État Transco. Les cas les plus graves ont bénéficié d’une prise en charge médicale immédiate, signée directement par le ministre Mutamba. « Cette opération est un signal fort contre la négligence dont sont victimes les détenus malades », a-t-il déclaré, tout en ordonnant la désinfection des pavillons et le réapprovisionnement en médicaments.

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Makala, prison tristement célèbre pour ses conditions de vie insalubres et sa surpopulation, avait déjà fait la UNE des médias après la mort de dizaines de détenus. La libération de ces prisonniers vise à alléger la pression sur les établissements pénitentiaires du pays. À Kisangani et Mbuji-Mayi, d’autres libérations similaires ont eu lieu dans les semaines précédentes.

Cependant, malgré ses efforts, de nouveaux prisonniers continuent d’affluer dans les prisons. Face à cette situation, le ministre Mutamba a interdit tout transfèrement de détenus non-condamnés vers les prisons de Makala et Ndolo, sauf dérogation spéciale. Une décision qui a suscité des tensions avec les magistrats, certains estimant que le ministre dépasse ses compétences.

Depuis août, une commission nationale mixte a été mise en place pour enquêter sur les pratiques douteuses au sein du système judiciaire et pénitentiaire. Cette brigade spéciale doit identifier et éradiquer ce que Mutamba qualifie de « mafia » et d’ « abus » institutionnalisés, afin de réduire durablement la surpopulation carcérale.
Des prisons à réhabiliter, un système pénitentiaire à reconstruire

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Lors du Conseil des ministres du 13 septembre, un rapport accablant a révélé l’état de délabrement des prisons en RDC, nécessitant non seulement des rénovations urgentes, mais aussi la construction de nouveaux établissements pour pallier cette surpopulation persistante. Le gouvernement semble désormais conscient de l’ampleur du problème, mais la solution à cette crise carcérale nécessitera des actions à long terme, tant au niveau des infrastructures que de la gestion judiciaire.

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Journaliste expérimenté originaire du Bénin, Kpenou Casimir Vodjo évolue dans le paysage médiatique depuis 2018. Titulaire d'une licence professionnelle en journalisme, il a commencé sa carrière en tant que stagiaire à BENIN WEB TV, un média en ligne influent dans son pays. Animé par une passion inébranlable pour l'information et une ambition affirmée, il a gravi les échelons, passant de stagiaire à journaliste rédacteur et animateur. En 2019, il accède au poste de Chef du Desk International, où il affine son expertise sur les questions internationales. Quatre ans plus tard, en 2023, il est désigné représentant de BENIN WEB TV au Niger. Actuellement Rédacteur en Chef d'Africaho, l'un des principaux médias en ligne du Bénin, Casimir Vodjo a également collaboré avec plusieurs organes de presse internationaux, notamment ActuNiger, Benbere et L'Œil du Sahara. Son engagement envers la véracité de l'information l'a conduit à se spécialiser dans la vérification des faits ( fact-checking), une expertise acquise à travers une formation de Code for Africa. Il est membre actif de l'African Fact-Checking Alliance, le plus grand réseau africain de vérification des faits, et fait partie de la communauté Wikipédien en Résidence (WiR) pour l'Afrique francophone et a publié plusieurs articles de fact-checking référencés. Fidèle à ses valeurs, il reste déterminé à promouvoir l'intégrité journalistique et à garantir une information fiable et vérifiée au service du public.
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