Neuf (09) proches du président congolais Félix Tshisekedi, tous détenteurs de la nationalité belge, sont visés par une plainte déposée mardi 8 juillet 2025 devant le parquet fédéral de Bruxelles. Ils sont accusés de prédation sur les ressources minières du Katanga. La démarche, portée par un collectif d’avocats katangais, fait suite à un rapport accablant publié en avril par l’ONG DESC.
La justice belge est désormais saisie. Selon RFI, une plainte de 80 pages, qualifiée de « dénonciation de faits », a été officiellement déposée mardi, à Bruxelles contre neuf (09) membres de la famille du président Félix Tshisekedi, tous titulaires de la nationalité belge. Ces proches sont soupçonnés d’être impliqués dans un vaste système de pillage des ressources minières dans l’ancienne province congolaise du Katanga.
Cette initiative fait suite à la publication, en avril dernier, d’un rapport accablant de l’ONG DESC (Droits Économiques, Sociaux et Culturels). Intitulé « Vision du chef de l’État dans les mines ; entre envahissement des sites miniers des entreprises privées et exploitation minière illégale légalisée, il n’y a qu’un pas ». Car, le document dénonçait l’accaparement illégal de plusieurs concessions minières au profit de membres de la famille présidentielle.
Corruption, blanchiment et détournement au cœur des accusations
Portée par un collectif d’avocats katangais, cette plainte vise une série de délits graves, parmi lesquels corruption, blanchiment d’argent, détournement de fonds publics et autres infractions économiques et financières. À la manœuvre : l’avocat belge Bernard Maingain, bien connu pour ses engagements dans les dossiers de gouvernance et de transparence en Afrique.
Ce dernier refuse de confirmer les identités des personnes visées dans la plainte, estimant qu’il revient désormais à la justice belge d’établir les faits. Cependant, selon le rapport de DESC, le frère, la mère et l’épouse du président congolais feraient partie des principaux bénéficiaires de ces exploitations minières suspectes.
Une démarche judiciaire pour contourner l’impunité
Pour Jean-Pierre Muteba, militant anticorruption et porte-parole des organisations à l’origine de la plainte, la voie judiciaire internationale est devenue incontournable. Il estime que les nombreux rapports produits en RDC n’ont pas entraîné de poursuites concrètes. « Au Congo, les révélations restent souvent lettres mortes. Cette plainte en Belgique vise à faire bouger les lignes », a-t-il affirmé au médias français.
Alors que le président Tshisekedi entame son second mandat à la tête de la RDC, cette procédure judiciaire, engagée à Bruxelles, pourrait ébranler davantage son image, en interne comme à l’international. Pour l’heure, aucun mandat d’arrêt n’a été délivré, mais les plaignants espèrent que l’affaire ne restera pas sans suite.