Au Mali, les populations étaient aux urnes dimanche 18 juin pour dire « oui » ou « non » au projet de Constitution proposé par les autorités de transition. Au lendemain du scrutin auquel étaient attendus plus de huit millions de maliens, la mission d’observation électorale a communiqué de premiers chiffres sur le taux de participation et les dysfonctionnements enregistrés.
Les maliens sont allés exprimer dimanche leur position sur la nouvelle constitution proposée par les autorités de transition. Alors que les résultats officiels sont encore attendus des institutions habilitées pour le faire, la Mission d’observation électorale parle déjà d’un taux de participation en deçà de l’accoutumée au Mali.
En effet, composée de plusieurs organisations de la société civile et qui avait déployé plus de 3 000 observateurs dans le pays, la Mission d’observation des élections au Mali a estimé la participation à 27 %. Un chiffre un peu en deçà des habitudes électorales des Maliens : un peu plus de 34 % des électeurs avaient fait le déplacement pour le deuxième tour de la dernière présidentielle en 2018, près de 36 % pour les législatives de 2020, par exemple, rapporte RFI.
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Le «pour» et le «contre» dos à dos
Le présent référendum porte en lui, un enjeu majeur notamment sur la constitution proposée par les autorités militaires, qui selon plusieurs forces politiques maliennes, renforce le pouvoir des forces armées en mettant en exergue la « souveraineté ». Le scrutin a alors été jugé « illégitime » par une partie de la classe politique, qui appelait à le boycotter. D’autres ont d’ailleurs appelé à voter mais pour rejeter un texte qui renforce fortement les pouvoirs du président.
Du côté des des autorités maliennes, les appels à la mobilisation autour de cette constitution n’ont pas cessé d’augmenter jusqu’à samedi à la clôture de la campagne. Prenant ainsi le contre-pieds des voix opposées visiblement conduites par l’Imam Dicko, les soutiens du Colonel Assimi Goïta ont appelé au contraire à voter massivement le nouveau texte afin d’avancer vers le retour à l’ordre constitutionnel et de doter le pays d’institutions jugées plus adaptées.
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De nombreux incidents enregistrés
A Bamako et dans quelques communes du Sud du Mali, le vote a démarré à bonne heure déjà à 8 heures GMT. Mais ce n’est pas le cas dans d’autres localités du pays. C’est le cas par exemple à Kidal – commune située dans le Nord – contrôlée par les ex-rebelles indépendantistes de la CMA, signataires de l’accord de paix de 2015 et opposés à ce projet constitutionnel.
Au centre du Mali, la Mission d’observation électorale a également relevé une longue série d’empêchements. Dans les cercles de Niono et de Djenné, les présidents de plusieurs bureaux de vote et des assesseurs ont été enlevés par des hommes armés, informent les organisations de la société civile composées de plus de 3000 observateurs. Des urnes ont été volées dans les cercles de Nara et de Koulikouro, d’autres brûlées dans le cercle de Diema.
Selon plusieurs forces de la vie publique au Mali, la victoire du oui paraît acquise. Mais il faudra encore attendre. Les résultats du scrutin devraient déjà être disponibles dans 72 heures. Les maliens seront alors situés sur l’adoption ou non, de cette nouvelle constitution.