À une semaine de la reprise officielle des classes au Bénin, les établissements scolaires s’organisent et les enseignants se mobilisent. Mais pour de nombreux parents, la préparation de cette nouvelle année reste marquée par une lourde charge financière, entre frais de scolarité, fournitures et uniformes.
Frais de scolarité, fournitures… les parents d’élèves sur tous les fronts pour la rentrée scolaire
Entre écoles déjà prêtes, enseignants mobilisés, parents encore hésitants et élèves impatients, la rédaction d’Africaho a pris le pouls de cette période de la pré-rentrée scolaire 2025-2026. Dans certaines écoles publiques et privées sillonnées, les promoteurs et enseignants s’accordent à dire que les parents préfèrent attendre la date officielle de la rentrée pour inscrire leurs enfants.
« Dans la semaine de la pré-rentrée, les parents ne se manifestent presque pas pour l’inscription. Cette semaine par exemple, c’est un seul parent qui est venu inscrire son enfant au CI », a expliqué un promoteur d’école privée à Ôlôgô (Adja-Ouèrè), dans le département du Plateau. Même constat du côté de Pobè où une institutrice de l’école publique OKE-OLA nous révèle la même chose : « Les parents attendent toujours les derniers jours, malgré nos sensibilisations. Nous, enseignants, sommes prêts pour la rentrée ».
Certaines écoles privées affichent toutefois une affluence grandissante. À Cotonou, le Lycée International Français Pierre Manoël Talon a déjà ouvert ses portes le 1er septembre. Les élèves ont repris le chemin des classes dans une ambiance conviviale. « Toute l’équipe éducative et administrative est prête à accompagner nos élèves pour une année riche en apprentissages et en projets », a indiqué la direction de l’établissement. À quelques mètres de là, un complexe scolaire privé a également enregistré une hausse notable des inscriptions : « Honnêtement, cette année, il y a d’affluence. Nous avons même dû recruter un personnel administratif de plus », a confirmé l’un des responsables.
Les parents d’élèves face aux contraintes financières
Derrière la volonté d’inscrire leurs enfants à temps, de nombreux parents expriment leurs inquiétudes face au poids des dépenses scolaires. « J’ai quatre enfants à scolariser. Rien que pour les fournitures et les frais d’inscription, c’est une grosse charge. On se débrouille, mais souvent c’est au détriment d’autres besoins de la maison. », a déclaré Mathias .H, cultivateur à Pobè, chef-lieu du département du Plateau.
À Parakou, la commerçante A. Toko, partage la même préoccupation. « Les prix des fournitures ont augmenté cette année. J’ai dû réduire certaines dépenses personnelles pour pouvoir acheter les cahiers et uniformes. C’est un vrai casse-tête », nous a-t-elle confié. À Cotonou, Rodrigue .A, chauffeur de taxi-moto, se dit inquiet. « L’école est importante, mais chaque rentrée, c’est la même souffrance. Entre la scolarité, les tenues et les livres, il faut presque trois mois pour tout payer. Tu fais tout ca, et l’enfant ne va pas se prendre au sérieux. Ca énerve! », a-t-il martelé.
À Abomey-Calavi, Véronique .B, vendeuse au marché, a exprimé sa résignation. « On veut le meilleur pour nos enfants, mais parfois on se sent dépassés. On espère que l’État pourra encore alléger un peu la charge des frais pour les familles modestes. », a-t-elle souhaité.
Les élèves impatients mais conscients des défis
Si les parents sont préoccupés, les élèves, eux, affichent enthousiasme et appréhension à l’approche de la rentrée. Mireille, élève en classe de 4e à Porto-Novo dit être prête pour la rentrée. « J’ai déjà préparé mes cahiers et mes tenues. Je suis impatiente de retrouver mes camarades et mes professeurs. Je veux bien travailler cette année et être la première de ma classe. ».
À Parakou, Rachad, en terminale, est plus que jamais déterminé à mettre les bouchées doubles pour décrocher le Baccalauréat. « C’est mon année d’examen, donc je me prépare sérieusement. J’ai déjà commencé à réviser certaines matières. Mon objectif est d’avoir mon BAC en un coup. ». Par contre, Sandra, élève en classe de 2nde à Cotonou, se sent apeurée. « J’ai un peu peur parce que le niveau monte et la pression est élevée, mais je suis motivée. Mes parents ont fait beaucoup d’efforts pour m’équiper, donc je dois donner le meilleur de moi-même. ».
La rentrée scolaire 2025-2026 s’annonce donc sous le signe des attentes et des espoirs partagés. Si les défis financiers pèsent sur les familles, élèves et enseignants affichent la volonté de réussir une année d’apprentissages et de projets.