Réouverture de la frontière Bénin-Niger : Cotonou et Niamey dos à dos !

Mohamed Fousso
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Frontière Bénin - Niger

Alors que la rumeur a circulé en fin de semaine sur l’existence d’un accord entre le Bénin et le Niger pour une réouverture prochaine de la frontière entre les deux pays, des sources diplomatiques annoncent tout le contraire. Le jeudi 30 mai dernier, le Chef de l’Etat béninois sur la télévision nationale a exprimé son regret, indiquant que son émissaire n’a pas été reçu par le président nigérien, Abdourahamane Tiani. Le lendemain, le Premier ministre nigérien, Ali Lamine Zeine, a répondu lors d’une conférence de presse, soulignant les divergences sur la réouverture de la frontière et les défis liés à l’exportation du pétrole.

Le pipeline, mis en service début mars, devait faciliter l’exportation du pétrole brut extrait du gisement d’Agadem via le port de Sèmè-Kpodji au Bénin. Toutefois, le premier chargement de pétrole n’a eu lieu que le 19 mai, révélant des difficultés persistantes dans les opérations.

Patrice Talon a déclaré que la réouverture de la frontière est essentielle pour les formalités douanières, mais cet argument est contesté par Ali Lamine Zeine. Ce dernier a insisté que la fermeture de la frontière est nécessaire pour des raisons de sécurité. Il a également critiqué le renvoi des inspecteurs nigériens du port de Sèmè-Kpodji par la police béninoise, ce qu’il considère comme une violation des accords bilatéraux et tripartites.

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Une réunion de médiation, initiée par la société chinoise Wapco, s’est tenue à Niamey la semaine dernière. Cependant, aucun accord n’a été trouvé, laissant la situation inchangée et les relations entre les deux pays tendues.


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De grands enjeux pour les deux pays

La persistance des tensions entre le Bénin et le Niger pourrait avoir plusieurs répercussions à moyen et long terme. D’une part, la fermeture prolongée de la frontière pourrait affecter non seulement les échanges commerciaux bilatéraux mais aussi la stabilité économique régionale. Les difficultés d’exportation du pétrole nigérien pourraient entraîner des pertes financières importantes pour le Niger et compliquer les relations avec les partenaires commerciaux internationaux, notamment la Chine.

D’autre part, la situation pourrait exacerber les tensions politiques internes dans les deux pays. Au Bénin, la pression sur le gouvernement de Patrice Talon pourrait augmenter s’il n’arrive pas à débloquer la situation, affectant potentiellement sa popularité et sa crédibilité. Au Niger, le maintien de la frontière fermée pour des raisons de sécurité pourrait être perçu comme une mesure draconienne par certaines factions, alimentant des dissensions internes.

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Pour trouver une issue, une médiation internationale pourrait s’avérer nécessaire, impliquant des acteurs régionaux comme la CEDEAO ou des partenaires internationaux tels que l’Union européenne ou les Nations unies. Une telle intervention pourrait aider à surmonter l’impasse actuelle et à établir un cadre de coopération plus stable et durable entre les deux nations. Toutefois, l’issue de cette médiation dépendra largement de la volonté des parties à faire des concessions et à privilégier le dialogue constructif sur les intérêts divergents.

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