Retour de Paul Biya au Cameroun : un accueil triomphal qui suscite de nouvelles polémiques

Touré Soulémane
Lecture : 3 min
Paul Biya, de retour au Cameroun

Le Chef d’Etat camerounais, Paul Biya a rejoint Yaoundé lundi 21 octobre 2024, après plus d’un mois et demi d’absence au Cameroun. Lors de son retour, il a reçu un accueil triomphal qui nourrit de nombreuses polémiques au sein de l’opinion publique que du côté de l’opposition.

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Annoncé pour mort, Paul Biya, est rentré au Cameroun lundi 21 octobre, après sept semaines d’absence sur la scène publique et politique. Alors que son retour devrait mettre fin à toutes les inquiétudes et supputations dans le pays, l’accueil reçu par le père de la nation camerounaise, a suscité de nombreuses polémiques tant au sein de l’opinion publique, que de l’opposition. Accueilli à l’aéroport de Yaoundé avec un cortège présidentiel important, le Chef d’Etat camerounais s’est redirigé vers le palais où une foule en liesse l’attendait.

En effet, vu cet accueil éclatant réservé à Paul Biya, 91 ans, l’opinion publique camerounaise n’a pas manqué de critiquer l’événement. « Un président qui rentre dans son pays… Qu’est-ce qui mérite [une telle] célébration ?», s’est interrogé l’écrivain Alexie Tcheuyap. Pour lui, cette mise en scène d’une foule festive qui a accueilli le président Paul Biya relève, avant tout, d’un besoin d’affirmation et de réassurance après un « non-dit : celui du vieillissement et de la fragilité » du chef de l’Etat.

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Une scène de communication politique

Précédemment annoncé pour mort, son parti RDPC, comme les cadres proches de la présidence de la République, ont voulu faire de son retour une opération de communication politique. “On l’a annoncé pour mort. Le président Biya retourne à son avantage une situation qui pouvait lui paraître défavorable”, a indiqué le parti majoritaire selon RFI. En suite, rappelons que le 9 juin 2004, déjà en réponse à des rumeurs sur sa mort, Paul Biya avait déclaré que “des gens s’intéressent à mes funérailles. Je leur donne rendez-vous dans 20 ans”.

Par ailleurs, pour l’opposant camerounais, Cabral Libii, cet événement illustre une nouvelle fois le fait que « Paul Biya est un totem pour son parti, l’oxygène d’un système qui joue sa survie ». Pour beaucoup d’observateurs, à un an de la présidentielle d’octobre 2025, même si le président n’a pas dit s’il briguerait ou non un huitième mandat, la démonstration télévisée de la capacité de mobilisation de sa formation apparaît, comme un acte de campagne. Car selon le journaliste camerounais, Marcel Amoko, correspondant de TV5 monde, “certains de ses partisans l’appellent déjà à se présenter à l’élection présidentielle prévue en octobre 2025, pour un huitième mandat”. Le Président Paul Biya dirige le Cameroun depuis presque 42 ans.

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