Face au retrait du Mali, du Niger et du Burkina Faso, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) reste déterminée à maintenir les acquis de l’intégration régionale. Selon le ministre béninois des Affaires étrangères, Olushegun Adjadi Bakari, l’organisation mettra tout en œuvre pour protéger les intérêts des populations ouest-africaines, malgré les choix souverains de ces États.
Le Bénin donne d’amples détails sur la position de la CEDEAO sur le retrait du Mali, le Niger et le Burkina Faso. En effet, lors d’une conférence de presse ce lundi 16 décembre 2024, Olushegun Adjadi Bakari, a rappelé que l’intégration sous-régionale existait avant même la création de la CEDEAO en 1975. « Les relations entre les peuples demeurent au-delà des décisions politiques. Les chefs d’État veillent à ce que ce départ n’impacte pas les populations des pays concernés », a-t-il déclaré.
Bien que les trois nations aient confirmé le caractère « irréversible » de leur retrait, la conférence des chefs d’État et de gouvernement, réunie à Abuja lors du 66ᵉ sommet, a adopté une approche constructive. Une période transitoire de six mois a été accordée pour permettre d’éventuelles négociations ou révisions de cette décision. Pendant ce laps de temps, la porte reste ouverte, a précisé le ministre béninois.
Continuité de la libre circulation
La CEDEAO insiste sur la continuité de la libre circulation des personnes et des biens au sein de la sous-région. Cet engagement est partagé par l’Alliance des États du Sahel (AES) – réunissant le Mali, le Niger et le Burkina Faso – qui a annoncé que les ressortissants de l’espace CEDEAO continueront d’être exemptés de visa pour accéder à leur territoire.
Pour le gouvernement béninois, il est essentiel de préserver les relations séculaires qui unissent les peuples, malgré le contexte géopolitique actuel. Olushegun Adjadi Bakari a souligné que les efforts de médiation se poursuivront afin de maintenir les trois pays dans l’organisation, tout en respectant leur souveraineté.
Ce retrait, acté depuis le 28 juin 2023, constitue par ailleurs, un défi majeur pour la CEDEAO. Toutefois, l’organisation affiche sa volonté de surmonter cette épreuve en veillant à ce que les choix politiques ne compromettent pas les liens profonds entre les nations de la sous-région.