Révision constitutionnelle au Bénin : Me Sadikou Alao favorable, mais selon des conditions

Loan Tamin
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Me Sadikou Alao.

Me Sadikou Alao n’est pas dressé contre une révision constitutionnelle au Bénin. Pour le juriste, il est bien possible de réviser la constitution dans sa forme actuelle. Mais si cela doit se faire, l’homme pose cependant les conditions qui, selon lui, peuvent même aller en faveur de cette relecture de la constitution béninoise. Sans nommer le pouvoir du président Patrice Talon, il établit la possibilité qu’un régime puisse vouloir corriger le tir en révisant la constitution. L’avocat a par ailleurs rappelé que la dernière expérience n’a généré que des « pleurs en raison des exclusions, des emprisonnements et des exils ».  Pour Me Alao, ce serait juste une occasion pour ce régime de réhabiliter la démocratie du Bénin.

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On ne peut pas à cause du passé récent qu’on regrette, refuser toute réforme ou toute révision constitutionnelle. On ne le peut non plus, par fétichisme ou par principe.

Me Sadikou Alao


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« Réhabiliter la démocratie béninoise »

Contrairement aux forces d’opposition encore actives dans le pays, le président de Gerdess-Afrique pense qu’une révision constitutionnelle pourrait être envisagée si l’esprit derrière est d’aboutir à une réhabilitation de la démocratie béninoise. « Il y a quelques années, on voulait un dialogue national. On ne l’a pas eu. Si aujourd’hui, d’une manière ou d’une autre, c’est vers là que nous nous dirigeons, moi je serai partant », a-t-il clairement déclaré. Pour lui, il est à souhaiter que des dispositions soient prises afin que les prisonniers et exilés politiques puissent prendre part eux-aussi, au débat qui relève d’un intérêt général pour le Bénin.

Au Bénin, le débat sur une révision de la constitution est né d’une décision de la Cour constitutionnelle, qui, après avoir examiné, jeudi 4 janvier 2024, un recours portant sur un dysfonctionnement des institutions de la République relativement aux parrainages comptant pour la présidentielle de 2026 au Bénin, a recommandé à l’Assemblée nationale, la modification de certaines dispositions du code électoral et par ricochet, la loi fondamentale. Plusieurs voix dont celles du parti Les Démocrates se sont levées pour opposer leur farouche opposition à une telle initiative.

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De son côté, le gouvernement par la voix de Wilfried Léandre Houngbédji, a déclaré que ce projet de révision de la constitution n’existe pas. Lors de son point de presse hebdomadaire après le conseil des ministres tenu ce mardi 9 janvier 2024, le porte-parole, mettant ainsi un terme à la polémique a réitéré la bonne foi et surtout l’engagement du président Patrice Talon à respecter les fondamentaux de la constitution.

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